Eveil - commis contre Soundous, Chaïma, Haroun et Ibrahim, une certaine prise de conscience est née. Le début de l'année 2013 a marqué les esprits. Les images de la découverte des deux corps de Haroun et Ibrahim, l'un dans un sac poubelle, l'autre dans une vieille valise, resteront à tout jamais gravées dans la mémoire, non seulement des habitants de la nouvelle ville Ali-Mendjeli à Constantine, mais de tous les Algériens. L'inquiétude et la peur sont néanmoins toujours aussi vivaces. Et de nombreuses questions restent posées. Quelle catégorie d'enfants est ciblée ? Quel est le profil des agresseurs présumés ? Comment choisissent-ils leurs proies ? Et comment faire face à un danger non identifié ? Hélas aucune réponse rationnelle n'est proposée. Autant de questions sans réponse. Il est vrai que depuis les crimes commis contre Soundous, Chaïma, Haroun et Ibrahim, une certaine prise de conscience est née. De nombreuses interventions, conférences, tables rondes sont organisées pour débattre de ce nouveau phénomène qui prend de l'ampleur. Même si certains estiment que cette prise de conscience est un peu tardive car plusieurs agressions ont été signalées avant sans que la société s'en inquiète outre mesure, d'autres trouvent qu'il vaut «mieux tard que jamais» et que le plus important restera comment y faire face et par quels moyens combattre cette nouvelle forme de criminalité. Aujourd'hui, parents et enfants ne se sentent plus en sécurité dans leur cité, au marché, dans la rue et même à l'école. A l'Unité de voisinage (UV) 18 de la nouvelle ville Ali-Mendjeli, les enfants refusent, toujours, de jouer devant leur immeuble. La psychose s'est installée et habite les lieux. Même l'arrestation des auteurs de ce crime n'a pas apaisé les esprits. «Combien de Mamine et de Catastrophe (les deux gourous), la société renferme-t-elle» ?, s'interrogent de nombreuses personnes dont des parents qui insistent sur «la sensibilisation, encore et toujours, appelant chacun à y mettre du sien». Dans ce sens, les différents réseaux s'activent car «chaque enlèvement d'enfant est une disparition de trop», avait déclaré le Pr Khiati, président de la Forem, qui préconise un «système d'alerte kidnapping», comme solution pour résoudre ce phénomène. Il avait expliqué que «souvent, ces enlèvements se déroulent dans des quartiers nouvellement construits, là où il n'existe pas de poste de police, une situation dangereuse et grave pour une société comme la nôtre». Il précisera que «le kidnapping est un problème qui interpelle la société dans sa globalité, à savoir la société civile et les parents bien sûr».