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L'enlèvement de trop !
ALERTE KIDNAPPING À CONSTANTINE
Publié dans Le Midi Libre le 12 - 03 - 2013

C'est la panique depuis samedi soir à Constantine. Deux enfants, Ibrahim Hachiche (9 ans) et Haroun Boudaira (10 ans) sont portés disparus. Les recherches entreprises tout au long de la nuit du samedi et la journée de dimanche n'ont rien données.
C'est la panique depuis samedi soir à Constantine. Deux enfants, Ibrahim Hachiche (9 ans) et Haroun Boudaira (10 ans) sont portés disparus. Les recherches entreprises tout au long de la nuit du samedi et la journée de dimanche n'ont rien données.
Selon la version qui circule dans la
nouvelle ville de Constantine les
deux enfants s'amusaient dans la cour
de leur cité quand ils auraient été approchés
par un homme âgé pour leur demander de
lui indiquer l'unité numéro 19 de la même
cité. Des témoins oculaires auraient également
aperçu les deux bambins partir avec
un homme étranger à la cité. C'est donc la
thèse d'un double enlèvement qui est privilégié.
En attendant des appels sont lancés
en direction des citoyens qui auraient des
indices sur cette double disparition. Les
voisins se sont mobilisés pour lancer de
vastes recherches afin de les retrouver. Des
recherches se sont poursuivies pendant une
bonne partie de la journée sans résultats.
C'est le énième, s'il se confirme, que c'est
un enlèvement, crime contre les enfants
innocents. Phénomène qui prend de l'ampleur
ou simple loi de série. Les chiffres et
les statistiques fournis par diverses sources
sont contradictoires. Pour les services de
sécurité, il n'y a pas lieu de s'alarmer outre
mesure. Le colonel Mohamed Tahar
Benaamane, responsable de la sécurité
publique à la Gendarmerie nationale a
indiqué au cours d'une conférence de presse
que durant l'année 2012, leurs services ont
enregistré 42 enlèvements d'enfants au
niveau national. Pour ce responsable ces
crimes ne « constituent pas un phénomène
». Et encore, il explique dans 82% des cas,
l'enlèvement a pour motif « l'exploitation
sexuelle », et « aucun cas de vol d'organes
n'a été enregistré ». Les enlèvements
enregistrés n'étaient pas « commis
par des groupes organisés » et qu'ils relevaient
plutôt d'actes isolés. Pour mieux
étayer ces dires, le colonel Mohamed Tahar
Benaamane rappelle que durant les cinq
dernières années, 147 enlèvements d'enfants
ont été recensés par les unités de la
Gendarmerie nationale. Il précise que 53
cas parmi les 147 relevaient de « tentatives
d'enlèvement ». Ce bilan a été enregistré
au niveau de 42 wilayas. Une constatation
cependant : l'année 2012 a été
celle durant laquelle le nombre de cas
enregistré est le plus élevé avec 42 enlèvements
d'enfants, comparativement aux
années 2010 et 2011 où il a été dénombré
respectivement 35 et 33 cas. Faut-il
s'alarmer pour autant face à cette hausse
assez significative des cas de rapt d'enfants
? Au réseau Nada, on parle d'un véritable
fléau qui prend des proportions inquiétantes.
Des chiffres qui donnent froid dans
le dos sont étalés par ce réseau. Ils sont des
milliers à avoir été victimes de rapt.
«1.000 à 1.500 » cas sont signalés chaque
année, selon les responsables de Nada qui
n'ont pas hésité à interpeller le président de
la République et le Premier ministre afin
de mettre en place dans l'immédiat des nouveaux
mécanismes de veille et d'accompagnement
à la faveur de cette frange vulnérable
de la société.
La peine de mort pour
les agresseurs d'enfants...
La même vision émane de la Fondation
nationale pour la promotion de la santé et
du développement de la recherche (Forem)
qui estime que face aux kidnappings, il y a
urgence de mettre en place un système
d'alerte qui permettra de réagir immédiatement
pour réduire la marge de manoeuvre
des criminels, et libérer les victimes. Son
président, Mustapha Khiati, va plus loin.
Dans une intervention sur les ondes de la
chaîne III de la Radio nationale, le professeur
Khiati a plaidé pour le rétablissement
de la peine de mort dans les cas
graves qui touchent les enfants. « Nous
sommes parmi les gens qui disent qu'en
cas d'enlèvements d'enfants suivis d'agressions
sexuelles et d'assassinats, la peine de
mort doit être rétablie, car dans ce genre de
situations, c'est la société qui est ébranlée
et ce sont ses fondements qui sont touchés
». Il est vrai que Mustapha s'est exprimé
après l'enlèvement suivi de l'assassinat
d'une fillette de 8 ans à Mahelma, Zéralda,
à l'ouest d'Alger, par ses kidnappeurs.
L'émotion était à son comble dans tout le
pays. Ce crime particulièrement odieux a
provoqué une véritable onde de choc au
sein de la population. Pour le Pr Khiati, «
Chaque enlèvement d'enfant est une disparition
de trop ». Il estime qu'il faut être
exemplaire dans le châtiment des coupables
d'agressions contre les enfants pour
atténuer le phénomène. Et d'aucuns de
s'interroger sur les motifs qui retardent la
mise en vigueur de la loi sur la protection
des enfants qui a été amendée en 2005 et
dont l'application est toujours en instance
et de douter sur la réelle volonté du gouvernement
de combattre le phénomène qui
va crescendo. Ils suggèrent de créer un dispositif
qui permettra à l'enfant algérien
d'avoir son délégué au niveau national et
même au niveau local : un système de
veille en somme qui aurait permis à la
petite Chaïma et à bien d'autres enfants de
ne pas être victimes d'actes inhumains.
Des systèmes d'alerte qui ont été
élaborés et mis en pratique dans de nombreux
pays développés qui se sont révélés
efficaces par la rapidité avec laquelle on
retrouve les enfants enlevés, cela grâce à
l'apport des médias et des citoyens. En
attendant, quel est le moyen et comment
agir pour que les enfants soient mieux protégés
contre toutes les agressions, quelles
que soient leurs natures. Appliquer la peine
de mort pour les cas les plus graves, tels
que les enlèvements suivi de viol et assassinat
? L'application rigoureuse des lois
sur les enfants, seule, peut-elle être suffisante
pour lutter contre ce fléau qui touche
des êtres très fragiles et innocents. C'est le
vaste débat qu'il faudra ouvrir dans peu de
temps si on veut préserver la quiétude de la
cité et les fondements de la société.
Selon la version qui circule dans la
nouvelle ville de Constantine les
deux enfants s'amusaient dans la cour
de leur cité quand ils auraient été approchés
par un homme âgé pour leur demander de
lui indiquer l'unité numéro 19 de la même
cité. Des témoins oculaires auraient également
aperçu les deux bambins partir avec
un homme étranger à la cité. C'est donc la
thèse d'un double enlèvement qui est privilégié.
En attendant des appels sont lancés
en direction des citoyens qui auraient des
indices sur cette double disparition. Les
voisins se sont mobilisés pour lancer de
vastes recherches afin de les retrouver. Des
recherches se sont poursuivies pendant une
bonne partie de la journée sans résultats.
C'est le énième, s'il se confirme, que c'est
un enlèvement, crime contre les enfants
innocents. Phénomène qui prend de l'ampleur
ou simple loi de série. Les chiffres et
les statistiques fournis par diverses sources
sont contradictoires. Pour les services de
sécurité, il n'y a pas lieu de s'alarmer outre
mesure. Le colonel Mohamed Tahar
Benaamane, responsable de la sécurité
publique à la Gendarmerie nationale a
indiqué au cours d'une conférence de presse
que durant l'année 2012, leurs services ont
enregistré 42 enlèvements d'enfants au
niveau national. Pour ce responsable ces
crimes ne « constituent pas un phénomène
». Et encore, il explique dans 82% des cas,
l'enlèvement a pour motif « l'exploitation
sexuelle », et « aucun cas de vol d'organes
n'a été enregistré ». Les enlèvements
enregistrés n'étaient pas « commis
par des groupes organisés » et qu'ils relevaient
plutôt d'actes isolés. Pour mieux
étayer ces dires, le colonel Mohamed Tahar
Benaamane rappelle que durant les cinq
dernières années, 147 enlèvements d'enfants
ont été recensés par les unités de la
Gendarmerie nationale. Il précise que 53
cas parmi les 147 relevaient de « tentatives
d'enlèvement ». Ce bilan a été enregistré
au niveau de 42 wilayas. Une constatation
cependant : l'année 2012 a été
celle durant laquelle le nombre de cas
enregistré est le plus élevé avec 42 enlèvements
d'enfants, comparativement aux
années 2010 et 2011 où il a été dénombré
respectivement 35 et 33 cas. Faut-il
s'alarmer pour autant face à cette hausse
assez significative des cas de rapt d'enfants
? Au réseau Nada, on parle d'un véritable
fléau qui prend des proportions inquiétantes.
Des chiffres qui donnent froid dans
le dos sont étalés par ce réseau. Ils sont des
milliers à avoir été victimes de rapt.
«1.000 à 1.500 » cas sont signalés chaque
année, selon les responsables de Nada qui
n'ont pas hésité à interpeller le président de
la République et le Premier ministre afin
de mettre en place dans l'immédiat des nouveaux
mécanismes de veille et d'accompagnement
à la faveur de cette frange vulnérable
de la société.
La peine de mort pour
les agresseurs d'enfants...
La même vision émane de la Fondation
nationale pour la promotion de la santé et
du développement de la recherche (Forem)
qui estime que face aux kidnappings, il y a
urgence de mettre en place un système
d'alerte qui permettra de réagir immédiatement
pour réduire la marge de manoeuvre
des criminels, et libérer les victimes. Son
président, Mustapha Khiati, va plus loin.
Dans une intervention sur les ondes de la
chaîne III de la Radio nationale, le professeur
Khiati a plaidé pour le rétablissement
de la peine de mort dans les cas
graves qui touchent les enfants. « Nous
sommes parmi les gens qui disent qu'en
cas d'enlèvements d'enfants suivis d'agressions
sexuelles et d'assassinats, la peine de
mort doit être rétablie, car dans ce genre de
situations, c'est la société qui est ébranlée
et ce sont ses fondements qui sont touchés
». Il est vrai que Mustapha s'est exprimé
après l'enlèvement suivi de l'assassinat
d'une fillette de 8 ans à Mahelma, Zéralda,
à l'ouest d'Alger, par ses kidnappeurs.
L'émotion était à son comble dans tout le
pays. Ce crime particulièrement odieux a
provoqué une véritable onde de choc au
sein de la population. Pour le Pr Khiati, «
Chaque enlèvement d'enfant est une disparition
de trop ». Il estime qu'il faut être
exemplaire dans le châtiment des coupables
d'agressions contre les enfants pour
atténuer le phénomène. Et d'aucuns de
s'interroger sur les motifs qui retardent la
mise en vigueur de la loi sur la protection
des enfants qui a été amendée en 2005 et
dont l'application est toujours en instance
et de douter sur la réelle volonté du gouvernement
de combattre le phénomène qui
va crescendo. Ils suggèrent de créer un dispositif
qui permettra à l'enfant algérien
d'avoir son délégué au niveau national et
même au niveau local : un système de
veille en somme qui aurait permis à la
petite Chaïma et à bien d'autres enfants de
ne pas être victimes d'actes inhumains.
Des systèmes d'alerte qui ont été
élaborés et mis en pratique dans de nombreux
pays développés qui se sont révélés
efficaces par la rapidité avec laquelle on
retrouve les enfants enlevés, cela grâce à
l'apport des médias et des citoyens. En
attendant, quel est le moyen et comment
agir pour que les enfants soient mieux protégés
contre toutes les agressions, quelles
que soient leurs natures. Appliquer la peine
de mort pour les cas les plus graves, tels
que les enlèvements suivi de viol et assassinat
? L'application rigoureuse des lois
sur les enfants, seule, peut-elle être suffisante
pour lutter contre ce fléau qui touche
des êtres très fragiles et innocents. C'est le
vaste débat qu'il faudra ouvrir dans peu de
temps si on veut préserver la quiétude de la
cité et les fondements de la société.


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