Le kidnapping d'enfants est un phénomène nouveau dans la société algérienne «La peine de mort doit être rétablie dans les cas d'enlèvements d'enfants», affirme le Pr Khiati. Le «système d'alerte kidnapping» est la solution pour résoudre ce phénomène des kidnappings, et la peine de mort doit «être rétablie» dans les cas d'enlèvements, d'agressions sexuelles et d'assassinats d'enfants. C'est ce qu'a affirmé, hier, le président de la Fondation nationale pour la promotion de la santé et du développement de la recherche (Forem), Mustapha Khiati. «Nous sommes parmi les gens qui disent qu'en cas d'enlèvements d'enfants suivis d'agressions sexuelles et d'assassinats, la peine de mort doit être rétablie, car dans ce genre de situations, c'est la société qui est ébranlée et ce sont ses fondements qui sont touchés», a affirmé M.Khiati sur les ondes de la Chaîne III. Répondant aux mesures pénales à prendre à la suite de l'enlèvement, jeudi dernier, de la petite Chaïma, âgée de 8 ans, à Mahelma (Zeralda) et retrouvée assassinée, M.Khiati a indiqué que le problème de l'enlèvement de Chaïma «nous interpelle, puisqu'il ébranle les fondements de la société», ajoutant que «chaque enlèvement d'enfant est une disparition de trop». Contacté hier, le Pr Khiati estime que le kidnapping d'enfants «est un phénomène que les gens signalent de plus en plus, de la part des parents, devenus prudents et méfiants à la fois». Avant d'ajouter que «le cas de Chaïma nous interpelle pour prendre des mesures de sécurité plus strictes pour protéger les enfants». M.Khiati explique que le «système d'alerte kidnapping» est la solution pour résoudre ce phénomène. Khiati ajoute, que «souvent, ces enlèvements se déroulent dans des quartiers nouvellement construits à la «va vite» ou là où il n'existe pas de postes de police, une situation dangereuse et grave pour une société comme la nôtre» Khiati affirme qu'il est nécessaire d'agir à plusieurs niveaux, les autorités seules ne peuvent pas régler tous les problèmes. «Le kidnapping est un problème qui interpelle la société dans sa globalité, à savoir la société civile et les parents bien sûr.» Pour notre interlocuteur, tout se joue aux premières heures qui suivent l'enlèvement. «On ne peut plus attendre des heures pour agir et mettre en place des dispositifs de recherche. Les plans de recherche immédiate, diffusion de photos, des barrages, des périmètres de sécurité, l'alerte à tous les niveaux à travers les médias les radios etc...» Il est à signaler que environ 1000 enfants sont victimes tous les ans en Algérie de violences, dont: 2000 cas de viols, 2 725 enfants maltraités, dont 16 sont décédés durant le premier semestre 2010. Parmi eux, «on dénombre 1 533 actes de violence physique, 249 cas de mauvais traitement, 105 détournements de mineurs et 823 violences sexuelles», indique le Pr Khiati. Ce dernier fait état également de «15.000 à 20.000» enfants jetés à la rue et de l'arrestation de «4800 délinquants mineurs, dont 167 filles, impliqués dans 3 393 affaires de vol, de viol, de dégradation de biens, de violence sur ascendants et coups et blessures volontaires entraînant la mort». Il est à rappeler que depuis 2001, presque 1000 enlèvements ont été enregistrés en Algérie. Alger vient en tête, suivie de Sétif et Annaba.