Manquements - La qualité des prestations de la SNTF est perçue par les clients comme un mépris à leur égard. La mise en circulation des trains électrifiés de banlieue, reliant Alger à Blida et Thénia, avait suscité une grande joie auprès des citoyens qui espéraient que ces moyens modernes de transport allaient mettre un terme à leur souffrance quotidienne dans les bus ou les anciens trains. Toutefois, il a suffi de quelques mois pour que les usagers se rendent compte de la médiocrité du service offert marqué, le plus souvent, par des retards qui atteignent parfois une heure ou plus, l'absence de sécurité à l'intérieur des wagons et les grèves inopinées observées, quasi régulièrement, par les employés de la Société nationale des transports ferroviaires (SNTF). La galère des voyageurs s'est amplifiée, ces derniers mois, avec la montée au créneau sans cesse croissante des travailleurs et les «incursions» constantes de délinquants, notamment au niveau des localités de Gué-de-Constantine, de Baba Ali, de Oued Smar et de Rouiba. La SNTF a failli, il faut le reconnaître, à son devoir d'assurer une prestation convenable aux milliers de citoyens qui prennent quotidiennement ses trains. «Nous utilisons ce moyen de transport pour échapper aux embouteillages de la circulation routière et, surtout, pour arriver à l'heure sur notre lieu de travail. Malheureusement, il s'avère que la SNTF est incapable de nous offrir un service régulier. Pendant deux ou trois jours, les trains démarrent à l'heure indiquée et arrivent à destination à temps, mais soudaine on constate un retard sans en être avisés à l'avance», déplorent certains fonctionnaires qui habitent à Blida et travaillent à Alger. La gestion de ces moyens de transport est qualifiée de «catastrophique» par nos interlocuteurs. Ces derniers dénoncent l'attitude des responsables de la SNTF qui «affichent un mépris impardonnable vis-à-vis des clients». Les voyageurs sont, souvent, livrés à eux-mêmes et n'apprennent la mauvaise surprise qu'après avoir payé leurs billets et attendu longtemps sur les quais. Une situation très préjudiciable pour les travailleurs et les étudiants. «Nous avons déjà raté deux examens à cause du retard des trains. Les responsables de la SNTF doivent être à la hauteur de leurs responsabilités ! Qu'ils mettent fin à cette gestion basée uniquement sur la rentabilité des gains. C'est vraiment trop ! Et ces employés qui décident des arrêts de travail à leur guise ? Il faut instaurer une discipline comme cela se fait ailleurs», s'insurgent des étudiants à la Faculté centrale d'Alger et habitant à Thénia. «Il y a des employés qui ont eu des avertissements et qui sont menacés de licenciement, à tout moment, à cause de ces retards. Personnellement, je ne fais plus confiance à cette société. Je préfère me lever très tôt, me présenter à la gare d'El-Affroun à six heures du matin pour me renseigner. Si on me dit que tout va bien, j'attends le train, sinon je prends le bus. On doit agir ainsi, tant que la SNTF n'est pas en mesure de préserver le lien de confiance envers ses clients», indique Tahar, agent de sécurité dans une administration publique à Alger.