Echec - Les discours sur l'éradication des parkings sauvages n'ont pas manqué, mais aucune mesure annoncée n'a été mise en application. Les espaces de stationnement gérés par des jeunes, de façon illégale, ne cessent de se propager dans chaque coin et recoin de la plupart des espaces urbains. Les automobilistes sont, souvent, sommés de payer des sommes allant de 30 à 50 dinars, voire plus dans certains cas, à ces individus qui se sont autoproclamés propriétaires de ces lieux publics. Des dépenses supplémentaires qui pénalisent davantage les simples citoyens, déjà soumis à la cherté de tous les produits et dont le pouvoir d'achat ne cesse d'enregistrer des érosions constantes. Face à cette violation flagrante des lois de la République, les pouvoirs publics se sont, toujours, montrés «tolérants». Les discours n'ont pas manqué, à cet effet, mais aucune mesure annoncée n'a été mise en application. Le 2 octobre 2012, l'actuel ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Dahou Ould Kablia, déclare, depuis Constantine, que son département est déterminé à éradiquer définitivement ce fléau. «Il n'est plus possible de continuer à s'accommoder du comportement de jeunes gens qui s'autoproclament gardiens de parkings et qui constituent, parfois, un danger pour les automobilistes», a indiqué, en substance, M. Ould Kablia, lors d'une rencontre avec 15 walis de l'est du pays. Un discours rigoureux, qui n'a, malheureusement, pas été suivi de faits concrets, après plus de sept mois. «Avec l'arrivée du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et son programme visant à réhabiliter les espaces urbains, nous avons rêvé d'en finir avec le diktat de ces gens sans scrupules qui exploitent les espaces publics à des fins personnelles. Mais plusieurs mois sont passés et la situation n'a pas bougé d'un iota. L'Etat est-il, à ce point, impuissant face à ces énergumènes ? Jusqu'à quand le simple citoyen continuera-t-il à être racketté au quotidien ?...», se désolent certains automobilistes interrogés sur le sujet. Nos interlocuteurs n'arrivent pas, en effet, à comprendre le laisser-aller des autorités face à ces pratiques qui leur sont très préjudiciables. Au lancement de la campagne d'éradication des marchés informels, opération accomplie, il faut le dire, avec une grande célérité, les citoyens se sont attendus à voir les parkings sauvages subir le même sort. Hélas ! Quelques mois plus tard, ils se sont rendu compte que ce fléau a encore de beaux jours devant lui. M. Ould Kablia n'est pas le premier à avoir annoncé des mesures à même de lutter efficacement contre les parkings sauvages, puisque son prédécesseur, Nourredine Yazid Zerhouni, avait élaboré, en juin 2006, une circulaire dans ce sens. Cette circulaire qui portait sur des «mesures d'encadrement des activités de surveillance des parkings de voitures» n'a pas eu l'effet escompté. En effet, son application n'a pas dépassé le stade du discours. Entre-temps, le parc automobile a considérablement augmenté, passant pratiquement du simple au double, et les projets de construction de nouveaux parkings contrôlés, au niveau des grandes villes, n'ont pas suffi pour contenir le nombre constamment grandissant de véhicules. Le stationnement sur les trottoirs où à même la chaussée est devenu incontournable, au grand bonheur de ces jeunes désœuvrés qui ont trouvé une belle opportunité pour réaliser des gains substantiels, en «déplumant» les automobilistes. Les pouvoirs publics continueront-ils à fermer les yeux sur ce fléau ? La question reste posée, et mérite réponse...