Rythme - La place de la Liberté dans la capitale des Zibans devient, durant le ramadan, aussitôt après le f'tour, un vrai point de ralliement tout en effervescence. «Sahet el-Houria» est un espace convivial de rencontres, de détente et de shopping à nul autre pareil. La «dynamique» de cet endroit s'installe peu à peu avec les toutes premières minutes suivant la rupture du jeûne, pour atteindre son paroxysme avec le déferlement synchronisé de groupes d'amis et de proches sortant des mosquées après l'accomplissement des prières des tarawih (du soir). Ils sont de tous âges à prendre place dans cet espace pour siroter, avec des amis, un café ou un thé dans un des cafés populaires de la place ou pour jouer aux dominos ou aux cartes. Un peu plus loin, les mères de famille discutent tout en surveillant leurs petits dont l'agitation incessante plonge les lieux dans une atmosphère conviviale. D'autres enfants prennent plaisir à jouer dans le petit parc d'attractions créé sur la place grâce au don d'un mécène qui a dédié les revenus de l'exploitation de cet espace aux œuvres caritatives. D'autres femmes ne résistent pas à la tentation des lumières étincelantes qui jaillissent des commerces de l'avenue Benramdane, toute proche, spécialisée dans la vente d'effets vestimentaires pour femmes et enfants. Les Biskries trouvent «génial» le fait que ces magasins ouvrent leurs portes en soirée car cela leur évite de faire des courses sous le soleil suffocant de la journée, tout en leur permettant de joindre l'utile à l'agréable. L'agréable, en pareille occurrence, n'étant rien d'autre, pour les ménagères lorsqu'elles se rencontrent, que ces papotages qui n'en finissent pas. Le pouvoir attractif de la place de la Liberté s'explique sans doute par sa situation en plein centre-ville, un éclairage public sans faille, des aménagements urbains étudiés et une proximité des lieux commerçants de la cité. Les jeux pour enfants et la disponibilité, tout à côté, des moyens de transport en commun constituent les autres atouts de cette place dont le bouillonnement s'estompe peu à peu à l'approche du s'hour (dernier repas), mais avec la promesse de reprendre de plus belle le lendemain. Biskra ne déroge pas à la règle des agglomérations où il y a toujours un endroit, une place, une placette, un quartier, un lieudit, voire une simple rue, sans lesquels la ville en question ne serait pas tout à fait ce qu'elle est. Des coins qui respirent et qui deviennent des lieux de rencontre privilégiés où l'on se retrouve pour tailler une bavette, refaire le monde et «respirer» à son tour sa ville.