Dans les quartiers populaires, l'activité se concentre autour des mosquées pour les prières des Tarawih et dans les cafés. Depuis le début du mois sacré, le boulevard et la Corniche de Annaba, connaissent une grande affluence des visiteurs en quête de distraction. Pour de nombreux annabis, les journées consacrées à la méditation et au jeûne se poursuivent par les soirées sur ce front de mer. Durant le mois de Ramadhan, les Annabis déambulent le soir le long de cette corniche après le f'tour. La belle plage de Chapuis, embellie par les couleurs des bateaux accostés au large et les salons de thé, se réveille une fois la nuit tombée, offrant une atmosphère festive à des milliers de visiteurs, notamment ceux venus des wilayas voisines, El Tarf, Guelma, entre autres. L'ambiance nocturne le long de la plage de Rizzi Amor se termine tard dans la nuit, au petit matin, juste avant le s'hour. La plupart des cafés affichent complet chaque soir. Cette année, le mois de Ramadhan a commencé en plein été, parents et enfants ont décidé de profiter au mieux des plaisirs des vacances. A 21 heures toutes les places de la ville de Annaba sont tellement bondées, qu'il n'y a presque plus de place. Les bancs publics du Cours de la Révolution sont pris d'assaut par les familles, venues prendre de l'air frais. Du côté du parc d'attractions, «Fourk-Land», le manège est complet, c'est la grande affluence des enfants accompagnés de leurs parents, en quête de décompression. Cafés et restaurants font le plein tous les soirs, comme à chaque Ramadhan. Une aubaine pour les propriétaires des espaces de veillées, qui mobilisent tout le personnel et diversifient leurs produits, pour fidéliser et répondre aux exigences de la clientèle. Une clientèle en majorité jeune, attirée par la fraîcheur de la mer, la musique raï qui fuse des cafés et salons de thé. Les nuits ramadhanesques sont une occasion de passer d'agréables moments avec les amis. C'est toute la ville de Bône qui se transforme en fourmilière. On a l'impression que personne ne reste à la maison. Dans les quartiers populaires, l'activité se concentre autour des mosquées pour les prières de Tarawih et dans les cafés, où les jeux de dominos et de cartes sont prisés. Dans les quartiers huppés, les enfants des familles aisées ne font pas exception à la règle, et se retrouvent en groupes jusqu'à l'aube. Discothèques et autres clubs prennent le pas sur la tradition et la retenue. Mais toute la vie nocturne ne se déroule pas uniquement à l'intérieur. Le nombre de personnes se promenant en voiture est également en forte augmentation. Le littoral de la ville de Annaba, depuis Boukhmira, dans la daïra d'El Bouni, jusqu'au cap de Ras El Hamra, en passant par la grande Bleue et Aïn Achir, offre plusieurs kilomètres de vue panoramique sur la grand bleue, attirant ainsi de plus en plus de visiteurs, venus tous pour le repas du f'tour et respirer l'air pur. Les jeunes n'hésitent pas à faire sortir voitures et motos, pour parader le long de la corniche. La ville de Annaba reste la plus prisée par les visiteurs en ce mois sacré. Chaque soir, plus de 45 000 estivants visitent cette ville féerique. Les restaurants et crémeries du centre-ville et du Cours de la Révolution ont, depuis le quatrième jour du mois sacré, décidé de fermer très tard, puisque les noctambules sortent pour digérer leur f'tour, d'autres n'échappent pas à la tentation de s'offrir des glaces, sandwichs et autres pizzas végétariennes. Dans les salons de Annaba, des clients se vautrent sur des fauteuils, pour y déguster une glace aux arômes d'été. D'autres préfèrent s'installer sur le bord de la placette du glacier de Saint-Cloud, dégustant une crème et suivant le va-et-vient des promeneurs. Sous les arcades, les jeunes se font une ambiance à l'orientale, un tuyau coloré dans la bouche, aspirent avec volupté le goût d'un tabac parfumé à la fraise ou à la menthe, pour en apprécier les effluves. Originaire du Moyen-Orient, la chicha a de plus en plus d'adeptes à Annaba. Déjà bien connu en Tunisie, en Egypte et en Turquie, le narguilé a, chaque année, de nouveaux fans, encore plus durant le mois sacré, où l'usage de la chicha exhale une odeur de fruits exotiques dans l'atmosphère. Ainsi, tous les cafés du littoral, le «Samarcande» entre autres, sont le lieu de rendez-vous de tous les fumeurs de cette pipe orientale à long tuyau flexible, le narguilé en l'occurrence, qui procure selon certains, un plaisir indicible, notamment après le f'tour. Un f'tour à peine consommé que les rues de la ville de Annaba, et les autres à travers les autres communes de la wilaya se transforment en ruches, où chacun s'adonne chaque soir de Ramadhan à son petit péché mignon.