Succès - Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a arraché, hier, après des discussions intensives, un accord de principe sur la reprise des négociations de paix israélo-palestiniennes, au terme de son sixième voyage dans la région. «J'ai le plaisir d'annoncer que nous sommes parvenus à un accord qui établit la base d'une reprise des négociations sur le statut final entre Palestiniens et Israéliens», a annoncé M. Kerry à Amman avant de repartir pour Washington. «L'accord est en cours de finalisation, nous n'allons donc absolument pas parler de ses éléments pour l'instant», a-t-il dit, précisant qu'il se réunirait avec le négociateur palestinien, Saëb Erakat, et la ministre israélienne de la Justice, Tzipi Livni, en charge des négociations de paix, à Washington «pour entamer les pourparlers au cours de la semaine prochaine». Il a rendu hommage au «leadership courageux» du président palestinien, Mahmoud Abbas, et du Premier ministre israélien, Netanyahu. «Tous les deux ont accepté de faire des choix difficiles et joué un rôle clé», a assuré M. Kerry. Il a conclu quatre jours d'intenses activités diplomatiques par une visite de dernière minute à Ramallah (Cisjordanie), après des discussions avec Saëb Erakat dans la capitale jordanienne hier matin, pour rencontrer le président Abbas, avec lequel il s'était déjà longuement entretenu mardi et mercredi à Amman. Le secrétaire d'Etat avait auparavant passé quatre heures au téléphone en consultation avec les dirigeants israéliens et palestiniens, selon des sources diplomatiques américaines. La Présidence palestinienne a salué l'accord mais souligné qu'il restait des «détails à régler». Lors des dernières rencontres entre MM. Kerry et Abbas, «des progrès ont été réalisés qui ont rendu possible un accord sur des principes permettant la reprise des négociations», a déclaré le porte-parole du président palestinien. Du côté israélien, Mme Livni s'est félicitée que «quatre ans de marasme diplomatique touchent à leur fin». Le Hamas, au pouvoir à Gaza, a en revanche rejeté «la reprise des négociations», un porte-parole du mouvement, Sami Abou Zouhri, réaffirmant que «M. Abbas n'a aucune légitimité pour négocier au nom du peuple palestinien sur des questions fondamentales». Le secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, a demandé aux dirigeants israéliens et palestiniens de faire preuve de «courage et de responsabilité» dans les négociations de paix. La chef de la diplomatie de l'Union européenne (UE), Catherine Ashton, a «chaleureusement salué» l'annonce de M. Kerry, louant, elle aussi, le «courage» des deux parties et le travail du secrétaire d'Etat américain, John Kerry. Les discussions de paix directes entre Palestiniens et Israéliens sont au point mort depuis près de trois ans. Israël va libérer des prisonniers palestiniens Israel s'apprête à libérer «un nombre limité» de prisonniers palestiniens détenus par l'Etat hébreu en signe de bonne volonté, a annoncé ce samedi le ministre des Relations internationales et du Renseignement, Youval Steinitz, sans préciser le nombre de détenus concernés. Il a précisé que certains d'entre eux ont passé jusqu'à 30 ans dans les geôles israéliennes. M. Steinitz n'a pas indiqué quand les libérations devait avoir lieu, mais précisé qu'elles se feraient "par étape». «Il s'agira sans aucun doute d'un geste fort», a-t-il ajouté. Selon le groupe de défense des droits de l'Homme B'Tselem, 4.713 Palestiniens sont détenus en Israël, dont 169 en détention administrative, une procédure qui permet de les garder emprisonnés sans inculpation pour des périodes de six mois renouvelables indéfiniment.