Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a fait état d'un «certain nombre d'obstacles» entravant la relance du processus de paix israélo-palestinien, au cours de sa énième tournée au Proche-Orient qui s'est achevée hier sans «percée majeure», selon les Palestiniens. A l'issue de son cinquième périple dans la région, M.Kerry a reconnu qu'il fallait «encore travailler sur quelques points» pour tenter de relancer les discussions de paix entre Israéliens et Palestiniens, à l'arrêt depuis près de trois ans en raison notamment de la poursuite de la colonisation. «Nous avons convenu que nous avions fait un réel progrès, mais nous devons encore travailler sur quelques points», a déclaré M.Kerry aux côtés du président de l'Etat de Palestine, Mahmoud Abbas, au siège de l'Autorité palestinienne à Ramallah (Cisjordanie occupée). «Nous avons commencé avec de profondes divergences et nous les avons comblées considérablement», s'est par ailleurs, félicité le chef de la diplomatie américaine, sans toutefois préciser la teneur de ses discussions avec les dirigeants israéliens et palestiniens, faisant seulement état d'un «certain nombre d'obstacles». «Je suis absolument sûr que nous sommes sur la bonne voie et que toutes les parties travaillent de bonne foi afin d'aboutir», a-t-il conclu. A l'issue de la mission de Kerry dans la région du Proche-Orient, le négociateur palestinien Saëb Erakat a affirmé dimanche qu'il n'y avait «pas eu de percée» dans le processus de paix avec Israël. «Il n'y a pas eu de percée jusqu'à présent et il existe encore un fossé entre les positions palestiniennes et israéliennes», a affirmé M.Erakat après la rencontre entre MM.Kerry et Abbas. Le négociateur palestinien a, par ailleurs, argué que «personne plus que les Palestiniens ne bénéficierait de la paix et personne ne souffrirait davantage qu'eux de ne pas y parvenir. Il a, en outre, accusé Israël de «vouloir toujours reprendre les négociations pendant que la colonisation continue». Pour reprendre les pourparlers, la direction palestinienne réclame un gel total de la colonisation et une référence explicite aux lignes d'avant l'occupation israélienne des Territoires palestiniens en juin 1967 comme base des discussions. Le président Abbas exige aussi la libération des prisonniers palestiniens les plus anciens détenus par Israël. Mais le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu rejette de telles «conditions préalables» et poursuit sa politique de colonisation. Au moment où les Américains s'efforcent de relancer le processus de paix, dans l'impasse depuis septembre 2010, Israël s'apprête à donner son feu vert à la nouvelle étape d'un projet de construction de 930 logements à ElQods-Est occupée et annexée. Le projet, lancé en 2011, concerne le quartier de colonisation de Har Homa (quartier arabe de Djebel Abou Ghneim) près de la ville palestinienne de Beitlhem, selon des médias. Dans sa réaction immédiate à cette annonce, Saëb Erakat, a estimé qu'il s'agissait de «la réponse de Benjamin Netanyahu à tout ce que dit Kerry, à ses idées et à tous ses efforts». «Netanyahu seul est responsable de cette tentative de sabotage de la mission de Kerry et de la destruction de la solution à deux Etats (palestinien et israélien) qui a le soutien de la communauté internationale», a-t-il accusé.