Réaction - Le Hezbollah a réagi à la décision de l'Union européenne d'inscrire sa branche armée sur sa liste des «organisations terroristes». Il a qualifié, hier, lundi, cette décision d'«agressive» et d'«injuste». Il a, par ailleurs, estimé que cette décision allait attirer «des pertes et des déceptions» aux Européens. «Le Hezbollah refuse clairement la décision de l'UE (...) et y voit une décision agressive, injuste, qui ne se base sur aucune justification et aucune preuve», a indiqué un communiqué du parti publié hier. Le Hezbollah, bête noire des Etats-Unis et d'Israël, a estimé également que «l'Union européenne s'est pliée aux pressions américano-sionistes (...) et au diktat de la Maison-Blanche», ce qui constitue une «tendance dangereuse», selon le communiqué. «Cette décision a été rédigée avec une main américaine et de l'encre israélienne, et il n'était demandé à l'Europe que d'apposer son tampon», a ajouté le parti. Le Hezbollah a également estimé que cette décision «ne correspondait pas aux intérêts des peuples de l'Union européenne». «Si les pays de l'UE pensent qu'en se soumettant au chantage américain, ils se créent une influence dans notre région arabo-musulmane, nous leur disons, Washington avait pris cette même décision et n'a récolté que des pertes et des déceptions», a ajouté le parti. Sur la chaîne de télévision Al-Manar, il a aussi réagi, en affirmant qu'Israël «avait plié l'Union européenne à sa volonté». Le Liban, qui avait appelé l'UE à ne pas sanctionner le Hezbollah, a exprimé ses regrets. «Nous aurions souhaité de la part des pays de l'Union européenne une lecture plus avisée des faits», a déclaré le chef du gouvernement démissionnaire Najib Mikati. Le Hezbollah, qui prône la «résistance» contre Israël, est déjà inscrit sur la liste américaine des «organisations terroristes». Les ministres européens des Affaires étrangères ont décidé, hier, lundi, d'inscrire la branche armée du Hezbollah sur la liste des organisations terroristes de l'UE, tout en assurant vouloir continuer à dialoguer avec ses responsables politiques, ce qui ne sera pas simple. Les Européens durcissent ainsi le ton vis-à-vis du puissant mouvement chiite libanais pro-iranien, alors que ce dernier est de plus en plus impliqué dans le conflit syrien au côté du régime de Bachar al-Assad. Mais dans cette décision avant tout politique, ils ne vont pas aussi loin que les Etats-Unis, qui ont placé sur leur liste noire le Hezbollah dans son entier, estimant qu'il était impossible de distinguer entre ses branches politique et militaire. «Il est bon que l'UE ait décidé d'appeler le Hezbollah pour ce qu'il est : une organisation terroriste», a déclaré le ministre néerlandais des Affaires étrangères, Frans Timmermans. «Nous avons franchi une étape importante aujourd'hui en sanctionnant la branche militaire, en gelant ses actifs, en perturbant son financement et ainsi, en limitant sa capacité d'agir.».