Qualifiant d'«alarmant» le phénomène de la contrebande à nos frontières, le Premier ministre, en visite, hier, à Tindouf, a appelé les pays voisins à une concertation et une coopération seules à même de venir à bout de ce fléau conjugué à celui du trafic de drogue. Il a rappelé par la même occasion que l'Algérie «n'a aucun problème avec les Etats voisins». C'est le constat fait, hier, par le Premier ministre à Tindouf où il était en visite. Abdelmalek Sellal qui a estimé que le phénomène de la contrebande «a pris des proportions alarmantes», a jugé, lors d'une rencontre avec les représentants de la société civile, «impératif pour les Etats maghrébins de se concerter et de coopérer pour la sécurisation de leurs frontières communes et la lutte contre le phénomène de la contrebande». Il a, par ailleurs, affirmé que «l'Algérie n'a aucun problème avec les Etats voisins» et que «sa position basée sur le bon-voisinage est constante». «L'Algérie n'a de comptes à régler et ne veut avoir de problèmes avec quiconque», a-t-il ajouté. «Nous sommes des partisans du bien et non du mal», a-t-il indiqué. «Nous sommes des partisans du dialogue pour assurer paix et sécurité à notre nation algérienne et à la nation maghrébine tout entière», a-t-il dit. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales a affirmé, de son côté, que l'Algérie mène une guerre contre une nouvelle forme de terrorisme qui est le trafic de drogue. «Nous menons une guerre. C'est une guerre contre une nouvelle forme de terrorisme» et le trafic de drogue est une «activité terroriste» a déclaré à l'APS Daho Ould Kablia, qui fait partie de la délégation accompagnant le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, en visite de travail à Tindouf. Le ministre de l'Intérieur a précisé, dans ce sens, «qu'il y a des bandes très organisées tant du côté marocain que du côté algérien», soulignant qu'il existait «une complémentarité extraordinaire» entre ces bandes. «Nous avons pris des mesures lors de la réunion du CIM (Conseil interministériel)», a-t-il indiqué, affirmant qu'il y a une trentaine de mesures qui ont été arrêtées lors de cette réunion, dont celle qui permet à l'armée d'intervenir dans la lutte contre le trafic de drogue. Les quantités saisies ces derniers temps renseignent en effet sur la gravité de la chose (le trafic de drogue) à nos frontières Ouest. Près de 78 tonnes de résine de cannabis ont été saisies durant le premier semestre de l'année 2013 en Algérie, un chiffre en hausse comparé à plus de 71 tonnes enregistrées durant la même période de l'année écoulée, selon l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie. «Ce problème (trafic de drogue) préoccupe actuellement l'Algérie», avait indiqué le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, dans une récente déclaration, expliquant que l'Algérie «est presque visée». Dans ce contexte, M. Medelci avait souhaité «une collaboration du Maroc pour lutter contre ce trafic». Le Maroc est considéré comme le principal producteur et fournisseur mondial de haschisch. Il a été, une nouvelle fois, pointé du doigt, en juin dernier, par l'ONU dans son rapport mondial 2013 sur les drogues. Ghar Djebilet : le gisement bientôt exploité Le Premier ministre a annoncé hier à Tindouf la mise en exploitation du gisement de fer de Ghar Djebilet au cours des 5 prochaines années, indiquant que le coût de ce projet est de 15 milliards de dollars. S'exprimant lors d'une rencontre avec la société civile de la wilaya de Tindouf, il a souligné que «l'exploitation de la mine de fer qui était un rêve sera une réalité sur le terrain et l'Etat est déterminé à la mettre en production». Il a précisé que la future exploitation de ce gisement «va contribuer au développement de la région de Tindouf, à la création de nouveaux emplois et à la réduction de l'importation de feré.