Souffrance L?exil est dur à vivre. C?est peut-être pour cela qu?il faut le dire et le raconter. La nouvelle pièce théâtrale Ma andenach, ma y khasnach (on n?a rien mais on ne s?en plaint pas) est écrite et mise en scène par Badis Foudhala. Ce dernier a tenu à préciser que son travail de longue haleine n?est pas gratuit : «Ce travail n?est pas un besoin fantaisiste de vouloir écrire et mettre en scène une pièce. En revanche, il s?agit de ce désir de mettre en relief une réalité celle de l?exil.» Et sur les conditions où le texte a été écrit, Badis Foudhala dit : «J?ai écrit la pièce à un moment difficile de ma vie, je l?ai écrite durant ma période d?exil. Lorsque j?étais en France, pour les raisons que nous connaissons tous (la décennie noire). J?ai assisté à un événement qui m?a beaucoup marqué : voir l?artiste Mohamed Zenati dit Momo, mourir en l?exil et dans l?indifférence. J?ai assisté à son enterrement qui a été organisé par les pompes funèbres françaises. L?idée m?est venue donc de créer une organisation de pompes funèbres musulmanes qui prennent en charge les musulmans, notamment les Algériens, une fois décédés. Le projet a été concrétisé et au cours de mon travail j?ai pu entrer dans des foyers algériens en France. J?ai appris à connaître leurs préoccupations et leurs soucis et incertitudes. Et l?envie d?écrire ce que ces familles vivent m?était indispensable. J?ai donc commencé à écrire sur une période s?étalant de 1996 jusqu?à 2000, et j?ai soumis mon travail au ministère de la Culture qui a été aussitôt favorable à ma pièce.» Selon Badis Foudhala, cette pièce est née de cette douleur qu?il a ressentie et vécue durant son exil. C?est cette déchirure qui, selon lui, apparaît dans sa pièce. Pour ce qui est du choix des personnages, il dit : «Mon choix s?est porté sur Sonia, parce qu?elle est une grande comédienne, de renommée nationale ; c?est une comédienne connue du grand public. La deuxième raison, c?est qu?elle répond à mon personnage qui est concret et réaliste.» A ce sujet Sonia, dit : «J?ai accepté de jouer le rôle de Safia parce qu?il me convient, je m?y retrouve et j?y suis, à croire que je joue mon propre personnage.» Concernant la comédienne Lynda Sellam, le metteur en scène déclare qu?elle est représentative. «Lynda Sellam aime le théâtre ; c?est son dada, elle y trouve son inspiration.» Lynda Sellam intervient sur son personnage : «Il nous rappelle notre conscience, cette voix intérieure qui nous parle, nous interpelle. En plus, c?est un personnage très difficile à incarner. Moi, je voulais au départ jouer le personnage de Sadia, car il est concret et fluide et donc facile à interpréter, mais Badis m?a dit qu?il me voyait dans ce personnage abstrait. C?est vrai qu?au départ je l?appréhendais, mais par la suite j?ai fini par m?y adapter.» Il est à noter que la générale de la pièce produite par l?Office national de culture et d?information, sera présentée lundi 7 juin, à la salle El-Mougar à 20h, à l?occasion de la Journée nationale de l?artiste.D?autres représentations suivront, les mercredi 9, jeudi 10 et vendredi 11 juin, à 20 heures.