Ma andnach, ma y khasnach (on n'a rien mais on ne manque de rien) est une nouvelle pièce théâtrale de l'auteur et metteur en scène, Badis Foudhala. Afin de présenter son oeuvre, une conférence de presse a été donnée mercredi dernier en présence notamment des acteurs, ce trio d'enfer qui n'est autre que Sonia, Lynda Sellam et Badis Foudhala. A ce sujet, ce dernier a précisé que son «travail ne s'est pas fait sur un coup de tête ou un caprice, il est le fruit d'une longue réflexion. J'ai été exilé bien trop longtemps de mon pays. 11 années d'amertume, de vie seul et éloigné de mes proches. je voulais mettre en relief la réalité concrète de ce qu'est l'exil». En ce qui concerne la concrétisation de ce travail, M.Foudhala dira: «C'est l'Office national de la culture et de l'information qui a produit la pièce. Et je voudrais les remercier et leur rendre hommage. Je remercie aussi le ministère de la Culture et l'Ecole supérieure d'art dramatique de Bordj El-Kifan qui a ouvert ses portes à toutes mes sollicitations». Et d'ajouter sur les conditions de travail: «C'est durant mon exil en France, et ce a cause de la décennie noire, que j'ai pris conscience. Celle-ci est venue à cause d'un évènement que j'ai vécu. Celui de voir un grand artiste, Mohamed Zenati, dit Momo, disparaître pendant son exil dans l'indifférence totale. Ce sont les pompes funèbres françaises qui ont organisé son enterrement. C'est à partir de là que j'ai eu l'idée de créer une organisation de pompes funèbres musulmanes» et ce projet a été concrétisé. Au cours de ce travail «j'ai pu fréquenter les foyers algériens de France. C'est là, aussi que j'ai appris à connaître leurs préoccupations, leurs soucis et leurs incertitudes. Tout cela m'a donné l'envie d'écrire pour dénoncer tout ce que ces familles endurent.» C'est en 1996 que Foudhala commença à écrire et ce jusqu'à 2000. Après cet intermède, il a repris récemment. Ainsi, après avoir montré son travail au ministère de la Culture, ce dernier s'est montré favorable à sa pièce. Aussi, selon le metteur en scène, les années passées dans l'Hexagone ont inspiré sa muse et cette douleur apparaît en reflétant le contenu textuel de cette pièce théâtrale. Pour le choix des personnages, l'auteur confie qu'il s'est porté sur Sonia car ce n'est un secret pour personne pour être l'une des plus grandes comédiennes du moment et qu'elle correspond parfaitement à mon personnage. Sonia a expliqué que le rôle qui lui était dévolu était fantastique. «J'ai l'impression de jouer mon propre personnage. Le rôle de Safia me convient parfaitement. D'ailleurs, c'est pour cela que j'ai vite accepté, lorsque Badis a fait appel à moi». Sonia nous confie par ailleurs que, «c'est une pièce qui lui plaît beaucoup à cause du thème qu'elle aborde.» Lynda Sellam, quant à elle, intervient sur le personnage qu'elle incarne en disant qu'«il nous rappelle notre conscience et nous interpelle. C'est ce qui fait la difficulté à l'incarner». «Je voulais au début jouer le rôle de Sadia car ce rôle est plus facile à interpréter vu qu'il est concret et fluide mais M.Foudhala a trouvé que je corresponds plus à ce qui est abstrait.» «J'appréhendais un peu au départ, mais voilà je me suis adaptée» La générale de la pièce sera présentée demain à la salle El Mougar, à 20h et ce à l'occasion de la Journée nationale de l'artiste. D'autres présentations suivront au cours de la semaine.