Manifestation - Le cinéma Sierra Maestra, à la placette Ferhat-Boussad (ex-Meissonier), abrite durant deux jours, les 24 et 25 août, le premier rendez-vous musical dédié au rock métal. C'est ainsi que les adeptes du son agressif et tonitruant y seront conviés pour se défouler. Ce mini-festival prévoit la participation de plusieurs groupes d'Alger et des autres wilayas pour faire le plein de sons et délester leur énergie bruyante et vibrante tout en rythme. On citera, à titre d'exemple, la formation constantinoise Déciburn qui fait dans le groove metal. Axxil faisant dans le heavy- grung/stoner est un groupe algérois. Surnommés Les Lions protecteurs, ces membres présents sur la scène algérienne depuis 2006, tiennent une expérience incomparable dans le domaine. Leur but : «Inonder la salle avec leurs riffs stoner, et leurs jeux de basse fulgurant.» Ov Holocost est un pur produit Black/Death Metal qui nous vient d'Oran. Il tient ses influences de l'ancien death metal. Blast, alliant dans ses membres des musiciens d'Alger, d'Oran, de Constantine et de Batna est une formation 100% death metal. Notons que les concerts débuteront vers 13h 30. Les portes seront ouvertes à 12h 30. L'entrée est fixée à 300 DA. La scène promet à tous les metalleux, rockeurs, punks des décibels sonores, enflammés, enragés. Les groupes participants, tous rechargés à bloc, vont entraîner le public, ces fans d'une musique démontée, dans un univers musical hurleur et tumultueux. Ce mini-festival est une aubaine pour les adeptes du hard rock, ce style musical qui fait partie du paysage musical algérien mais qui est très peu médiatisé, et où très peu de scènes lui sont consacrées. Si dans les années 1980 et notamment durant les années 1990, il y a eu des tentatives d'inscrire le hard rock comme un genre musical à part entière dans le paysage musical algérien, avec des groupes comme Litham et Attakor, il se trouve que ces tentatives se sont révélées vaines. Car de tous les groupes qui ont fleuri dans les années 1990 aucun d'eux n'a survécu au temps. Tous étaient voués à l'échec. Echec, non pas parce qu'il ne faisait pas de la bonne musique, mais parce qu'ils étaient marginalisés, n'avaient pas de scène où se produire. Groupes et public n'avaient pas où se rassembler pour donner aussi bien le ton que le plein à cette musique jugée par les uns de tapageuse et par les autres de satanique. L'on assistait alors à la disparition progressive des amateurs chevronnés de ce genre de musique dite maudite et considérée comme trop dure. Mais nous ne sommes pas là pour porter des jugements. La plupart de ceux qui adhéraient à cette musique, bien originale dans son genre, ont dû se rendre à l'évidence : se tourner vers d'autres activités. Ils ont dû couper leurs cheveux longs et se sont casés pour entrer dans la normalité de la vie sociale et fonder un foyer. Mais, selon les observateurs, il y a une génération, voire une relève, à savoir les héritiers de Litham et Attakor, qui continue d'entretenir ce genre musical. Il y a en effet une forte présence – même si elle n'est pas médiatisée – des groupes de metal, des groupes actifs, mais dans l'anonymat.