Si sous d'autres cieux des clubs sont interdits de recruter en raison de leur situation financière ou que d'autres plafonnent les salaires des joueurs, chez nous c'est la foire aux bestiaux. L'absence de tout contrôle, notamment sur l'origine de sommes d'argent de certains clubs, et l'entrée en lice d'une foule d'intermédiaires de tout bord, en dehors des agents agréés y compris chez les journalistes, allument le marché des transferts de joueurs capricieux qui se permettent même de jeter le maillot ou de rejoindre le vestiaire lorsqu'ils sont remplacés, sans passer par le banc pour saluer leurs coéquipiers. Lors de son dernier bureau fédéral, la FAF avait averti les clubs quant au respect des règlements et des décisions des organes juridictionnels liés à la mauvaise gestion desdits clubs notamment en ce qui concerne les contrats des joueurs et les paiements des salaires, situation qui a induit d'énormes litiges donnant du fil à retordre aux instances et portant un grave préjudice au bon fonctionnement de la discipline. Le chiffre donné par la LFP laisse perplexe puisque malgré l'effort de la Chambre de résolution des litiges (CRL) d'assainir la situation, la fin de la saison précédente a entraîné 65 nouveaux dossiers litigieux pour un montant estimé à 81 MDA pour la Ligue 1 qui augmente le chiffre dû aux joueurs par certains clubs de la même division à 161 MDA. Evidemment, les avis sont partagés sur les salaires des joueurs et l'économie de marché qui ne limite pas les plafonds de ces derniers, ou bien sûr la manière de les distribuer. En Tunisie, par exemple, il n'y a pas de primes de signature ni d'avances sur salaire, alors que les primes de rendements sont attribuées en fin de saison après l'évaluation de chaque joueur sur et hors du terrain. Toujours est-il que les salaires des joueurs engendrent inéluctablement des masses salariales volumineuses et lourdes à supporter par les clubs, sauf ceux qui en ont les moyens. A l'USMA, par exemple, la masse salariale est le poste le plus lourd pour un club qui a affiché un endettement de plus de 329 MDA en 2011, constitué essentiellement de dettes fiscales et parafiscales. Malgré cette politique dépensière et cette folie des grandeurs qui affectent certains clubs, d'autres ont, en revanche, prouvé qu'avec peu de moyens ils sont parvenus à enregistrer de meilleurs résultats. L'exemple de l'ES Sétif dont le budget prévisionnel tourne entre 35 et 40 milliards de centimes ou bien celui de l'USM El-Harrach qui a terminé seconde au classement avec 13 milliards de centimes, démontrent que l'argent ou les pétrodollars ne font pas forcément le bonheur et ne permettent pas de décrocher des titres.