Le refus des députés britanniques de toute action armée en Syrie constitue un «couac» dans «la relation spéciale» entre Londres et Washington et risque d'affaiblir l'influence du Royaume-Uni dans le monde, jugent experts et politiques. En s'opposant jeudi soir à sa motion, par 285 voix contre 272, les députés britanniques ont infligé au Premier ministre David Cameron son pire revers en trois années au pouvoir. Plusieurs experts et médias soulignaient qu'une telle défaite au Parlement sur une action militaire était inédite depuis 1782 et qu'il fallait remonter plus de 50 ans en arrière pour voir l'opposition britannique voter contre une intervention voulue par le gouvernement. Ce veto parlementaire conduit le Royaume-Uni «à rater l'acte symbolique de participer» à une intervention en Syrie qu'il a été l'un des plus fervents à prôner, souligne Michael Clarke, directeur de l'institut de recherches Royal United Services Institute (RUSI). Officiellement, l'entente est intacte entre Barack Obama et David Cameron qui se sont parlé au téléphone pendant 15 minutes hier soir: selon Downing Street, le président américain a souligné «la solidité, la pérennité et la profondeur de la relation spéciale» entre les deux pays. J'aurais voulu «coopérer avec notre allié le plus important et le plus solide», avait déclaré dans la journée David Cameron. Mais «la politique est difficile» et «je pense que le peuple américain et le président Obama comprendront», avait-il dit.