Un ancien secrétaire général adjoint de l'ONU, le comte Hans-Christof von Sponeck, a publié hier, lundi, sur le site du quotidien suisse Le Temps un appel contre une intervention militaire occidentale en Syrie, demandant de privilégier la négociation. Sortant de leur réserve, quatre anciens hauts fonctionnaires des Nations unies, MM. Denis Halliday, Saïd Zulficar, Samir Radwan et Samir Basta apportent leur soutien à cet appel. «Même si des preuves étaient fournies par des gouvernements occidentaux, il y a lieu de rester sceptique en se souvenant de tous les prétextes discutables ou fabriqués utilisés pour justifier les guerres antérieures», écrit le comte von Sponeck, qui a été coordinateur humanitaire des Nations unies en Irak de 1998 à 2000. «L'époque où les Etats-Unis et les quelques alliés qui leur restent agissaient comme des gendarmes du monde est révolue. Le monde devient plus multipolaire et les peuples du monde veulent plus de souveraineté, pas moins», affirme-t-il. «Les gouvernements syrien, iranien et russe ont fait des offres de négociations qui ont été traitées par le mépris en Occident. Ceux qui nous disent nous ne pouvons pas parler ou négocier avec Assad oublient qu'on a dit la même chose du FLN algérien, d'Ho chi Minh, de Mao, de l'URSS, de l'OLP, de l'IRA, de l'ETA, de Mandela et de l'ANC», poursuit l'ancien haut fonctionnaire. «Le véritable courage ne consiste pas à envoyer des missiles de croisière (...) il consiste à rompre radicalement avec cette logique mortifère : obliger Israël à négocier de bonne foi avec les Palestiniens, convoquer la conférence Genève 2 sur la Syrie et discuter avec les Iraniens de leur programme nucléaire», estime M. von Sponeck.