Résumé de la 1re partie Orlando et ses compagnons sont à la recherche de la vérité sur la disparition de Fawcett, il y a 23 ans de cela. Les conquistadores ont toujours parlé d?une cité millénaire, engloutie dans la forêt, bien au-delà des fleuves, bâtie en pierres gigantesques, gardée par une statue au bras levé. Et surtout, de la mine d?or qui était tout près. La fameuse mine d?or qui doit bien exister quelque part, puisqu?on retrouve ses pépites éparpillées dans les rios d?Amazonie ! Fawcett et les deux jeunes gens ont remonté le Rio de la mort, celui où l?on pense que la dernière expédition des conquistadores a disparu. Et après des semaines de souffrance, dévorés par les insectes, ils sont parvenus à ce village des Kalapalos, d?où ils ont envoyé leur dernier message : «Nous partons demain vers la Sierra? Le chef des Kalapalos, Ixarari, ne veut pas nous fournir de guides? Ne nous recherchez pas trop vite, ce sera long?» Depuis, mystère total : six expéditions de recherche, dont trois jamais revues? Et vingt-trois ans plus tard, Ixarari, agonisant au milieu de ses guerriers, avoue qu?il a menti. Orlando Villa Boas vient de faire taire ses compagnons. En dialecte, il dit simplement au vieux chef : «Ne crains rien, parle. Je pense qu?ils sont morts et tu le sais.» Le vieil Indien nu, fiévreux, regarde encore la photographie de Fawcett et répond par une phrase en dialecte. Avant qu?ils n?aient compris, les trois compagnons d?Orlando voient les guerriers se rapprocher d?eux, sans un mot. Orlando, toujours penché sur le vieux chef, traduit simplement pour eux : «Il dit qu?il a tué Fawcett. Surtout, restez calmes et ne bougez pas ! Ne vous retournez même pas sur les autres. Je vais essayer de savoir où sont les corps. Après, je parlerai au fils. C?est celui qui est accroupi en face de moi.» Et Orlando, détachant bien ses mots en dialecte, affectant lui-même un calme qu?il est loin d?éprouver, interroge encore le vieux chef. «Ixarari, où est le corps de l?homme blanc ? L?as-tu enterré ?» Ixarari soulève un peu le bras et indique une direction. «De ce côté? au bord du Rio. ? Et les deux jeunes gens, tu les as tués aussi ? ? Mes hommes les ont tués.» Orlando n?a pas le temps de poser une autre question. Il y a comme un piétinement dans la vaste hutte, qui contient cinquante ou soixante hommes. Tous absolument nus à part un cache-sexe, musclés, râblés, les mêmes cheveux noirs «coupés au bol» caractéristiques des Indiens d?Amazonie, les mêmes yeux bridés et les mêmes sagaies empoisonnées. Seul, le fils d?Ixarari, qui vient de se dresser face à Orlando, ne tient pas de sagaie, mais ce qu?il vient de saisir n?est pas plus rassurant. C?est le casse-tête de son père, qui était à côté de lui sur le tas de feuilles. Celui-là même, pense Orlando, qui a enfoncé le crâne de Fawcett. Et sans même se tourner vers eux, il dit à ses compagnons du ton le plus naturel : «Surtout, maintenant pas un geste. S?ils sentent que nous avons peur ou que nous nous énervons, nous sommes fichus. C?est une erreur de ce genre qu?a dû commettre Fawcett. Je vais parlementer. ça peut être long.» Orlando parlemente. Cela dure longtemps, en effet, mais peu à peu, l?atmosphère se détend. Il réussit à convaincre le fils du vieux chef mourant qu?ils ne sont pas là pour venger Fawcett. Il lui dit qu?ils vont se retirer, pour laisser Ixarari mourir en paix, et les laisser l?enterrer. Ils réussissent à regagner leur hélicoptère, sur une plage au bord du Rio, puis leur avion sur un aérodrome de fortune, à cent vingt kilomètres de là. Quand ils retrouvent la civilisation, ils annoncent que le mystère est enfin percé ! «Fawcett est bel et bien mort ! Nous avons parlé à son meurtrier !» (à suivre...)