De leur côté, certaines femmes qui n'ont pas eu la chance de se marier jeunes, estiment que l'union par la «fatiha» est la dernière solution qui leur permet de se débarrasser du «célibat» et de ses conséquences sociales. Faïza, 37 ans, avoue qu'elle n'est pas contre le mariage par la «fatiha», du fait qu'il est légal vis-à-vis de la morale et de la société. Ainsi, Il ne reste aucun choix devant beaucoup de femmes célibataires que de se soumettre et d'accepter cette réalité afin de fonder une famille. Selon notre interlocutrice, «beaucoup de femmes acceptent cette aventure et mènent une vie agréable». Lamia, âgée d'une trentaine d'années, a accepté d'épouser un homme père de 5 enfants sans exiger le moindre acte d'état civil, «pour se stabiliser uniquement et fonder une famille». Elle reconnaît, toutefois, que «beaucoup d'autres femmes ayant accepté ce genre de mariage, ont eu beaucoup de problèmes par la suite». Halima, 44 ans, employée dans une APC de la capitale, s'est mariée, il y a deux années, par la «fatiha». Un homme de 50 ans a demandé ma main. Et ce dernier avait déjà une première épouse qui ne lui a pas donné d'enfants. «Il m'a rassurée en m'affirmant trouver une solution à notre union dès que sa situation s'améliorera. Ma famille était contre ce mariage. Mais vu mon célibat, j'ai fini par accepter. Quelques temps après notre mariage, je suis tombée enceinte. Et lorsque je lui ai demandé de légaliser civilement notre union, il a commencé à se faufiler en trouvant mille prétextes pour ne pas le faire. Le résultat est que j'ai eu une fillette prénommée Amina qui, jusqu'à présent, n'est pas inscrite sur les registres de l'état civil. Je me soucie déjà pour sa scolarisation qui va être un véritable problème pour moi. Je n'ai eu d'autre choix que de recourir à la justice et l'affaire est toujours pendante auprès du tribunal». Cette situation est également vécue par Houria, Widad, et Houda, trois victimes pour un même mirage, celui de vouloir fonder une famille sans aucune transcription sur les registres de l'état civil. R. K.