Résumé de la 103e partie n Le visage de Marcelle avait pris une expression de terreur quand je lui révélai que j'avais eu un entretien avec le professeur Berthet. «Tant mieux ! Peut-être devriez-vous prendre des fortifiants. Du calcium, par exemple. Votre travail ici est absorbant, épuisant même certains jours... » - «Je l'aime tant, docteur !» - «Je sais... c'est pour cela que, moi aussi, je vous admire comme mon ancien patron... Avez-vous pu travailler au plan d'organisation du Comité ?» - «Oui, docteur. J'espère qu'il vous donnera satisfaction... Il n'y a qu'un point sur lequel je suis restée assez hésitante : le choix définitif des personnalités de la ville qui composeront le Comité... Je ne les connais pas encore assez et je pense que Mme Triel et vous pourriez très utilement me conseiller pour cette discrimination qui est assez délicate... On ne peut tout de même pas mettre n'importe qui ! Il faut des personnes pondérées, réfléchies, sérieuses surtout ! » - «Christiane vient dîner ce soir. Voulez-vous que nous en parlions après le repas et lorsque vous nous aurez exposé le plan d'ensemble ?» «Très bien, docteur.» Son plan était lumineux de clarté et de précision nous l'écoutâmes, Christiane et moi, pendant deux heures. Rien n'avait été laissé au hasard : la cadence des réunions qui seraient hebdomadaires au début, l'ordre des questions à traiter en étudiant successivement les symptômes des différents cas possibles, les mesures à prendre immédiatement si un doute sérieux se présentait, les spécialistes à inviter pour avoir des conférences de premier ordre, l'établissement d'un budget préliminaire qui permettrait de régler les premiers frais, le choix du local où se tiendraient les réunions, le fonctionnement même du Comité avec le rôle dévolu à chacun... Il fut décidé ce soir-là que seul le maire pouvait être président effectif du Comité, mais qu'il serait bon de réserver la présidence d'honneur à une personnalité capable de donner la réception indispensable lorsqu'un professeur éminent, tel Berthet, ou un savant de l'Institut Pasteur, viendrait nous rendre visite... La personne la plus indiquée nous parut être Christiane : n'incarnait-elle pas dans tout le pays «la Châtelaine» ? Sa demeure n'était-elle pas le cadre idéal pour se prêter à ce genre de réception ? Après avoir hésité à accepter ce titre de présidente d'honneur, Christiane finit par y consentir sur les instances pressantes de Marcelle. Personnellement j'avais préféré ne pas trop me mêler à la discussion, voulant laisser à mon amour son libre arbitre complet. Ma position était assez délicate... Les arguments très habiles de mon assistante eurent une influence prédominante sur le consentement final de Christiane qui inviterait, dès le lendemain, le maire à déjeuner avec Marcelle et moi au château pour lui faire part de notre projet. Du moment que le château nous soutenait, la mairie suivrait automatiquement. A suivre Guy des Cars