Résumé de la 7e partie - Sur le chemin qui les mène au cabinet, le docteur et l'infirmière échangent quelques mots... Certainement pas, docteur ! Je n'en pouvais plus... — Le besoin de vous évader, de changer d'air ? — Peut-être.., mais aussi celui de retrouver ma vraie mission d'infirmière qui n'est pas d'être confinée dans un laboratoire ou une branche spécialisée... En somme, je reviens à ce que j'étais avant d'entrer à Villejuif. — Qu'est-ce qui vous avait donné l'idée d'y entrer ? — La mort de mon père... — Du... cancer ? — Il était radiologue à une époque où l'on ne prenait pas toutes les précautions actuelles, où l'on ne savait surtout pas se protéger des rayons... Il fut l'un des premiers martyrs de la science. — Votre nom en effet me disait quelque chose. — Vous étiez bien jeune à cette époque, docteur ! Mon père est mort amputé des deux bras : on lui a remis la Légion d'honneur sur son lit de mort. — Et vous avez voulu continuer son œuvre un peu à votre manière en entrant à l'Institut du cancer ? — Je ne faisais que suivre la voie qu'il m'avait tracée... Car mon père, avant de se spécialiser, lui aussi, avait été comme le vôtre un excellent praticien de médecine générale à Paris... Ce fut devant la tombe de ma mère, quand je n'étais encore qu'une très jeune fille, qu'il prit la résolution de consacrer désormais sa vie aux rayons qui seuls pouvaient permettre à cette époque d'essayer de lutter contre le mal abominable qui avait emporté ma mère. — Elle aussi ? — Un cancer du larynx... — Je trouve très beau ce que vous avez fait. — Non, docteur. C'est très bête : j'ai perdu mon temps et gâché ma vie. — Ne dites pas cela ! Il faut des femmes comme vous pour nous aider dans notre tâche. — Je vous promets de faire de mon mieux. — J'en suis sûr, Marcelle... Savez-vous que le professeur Berthet fait le plus grand cas de vous ? — Le professeur Berthet est d'une nature indulgente. — Si nous parlions d'autre chose ?... Tenez : voici notre mairie... Nous approchons de la maison... Le nouveau maire, nommé à la Libération, est un homme énergique, peut-être un peu trop arriviste. — Qui ne l'est pas à notre époque, docteur ? Vous-même... — Oui... Mon père ne l'était pas ! — La vie de médecin était plus facile de son temps. — Voici la maison... C'est une vieille bâtisse... que j'aime ! Clémentine nous attend sur le perron... Je suis persuadé que vous vous entendrez bien avec Clémentine : après avoir été ma nounou, elle est devenue notre bonne... Elle fait un peu tout dans la maison !... Elle se permet même, de temps en temps, de donner des consultations ahurissantes à mon insu et je n'aime pas beaucoup cela. (A suivre...)