Résumé de la 29e partie - Avant de partir l'archiprêtre dit au Dr que Mlle Davois ne tarderait pas à lui créer de sérieux ennnuis... Ne risquerait-elle pas de se vexer et de me demander de quoi nous nous mêlions, le chanoine et moi ? Elle était parfaitement libre d'avoir ses opinions.Que lui répondre si elle me disait: - « Quand vous avezconsulté mes diplômes avant de m'engager, docteur,vous ne m'avez pas demandé s'il y avait parmi eux un certificat de baptême ? J'ai le droit de dire à qui je veux ce que je pense d'une religion ! Si ça ne vous convient pas, ainsi qu'à certaines personnes de votre ville, je préfère m'en aller tout de suite ! » Et ça, je ne le voulais plus. Elle m'avait apporté une telle expérience profes-sionnelle - notamment pour les examens radioscopiques et radiologiques - que je me demandais avec une réelle inquiétude comment je me débrouillerais après son départ ? Elle avait aussi allégé ma tâche : je pouvais, pour certains soins subalternes, me reposer sur elle et lui faire pleinement confiance. Toute la population enfin commençait à l'apprécier à sa juste valeur. Le chanoine Lefèvre l'avait bien dit : on ne jurait plus que par elle en ville... Le mieux était donc d'attendre avant de parler de l'incident assez bénin de l'orphelinat. La prochaine fois, ce serait moi qui irai à l'orphelinat, voilà tout... Quelques jours plus tard, je dus me rendre à Angers pour assister au congrès médical régional. Avant mon départ, je décidai que, pendant ma courte absence, mon assistante continuerait à soigner les malades ordinaires et, s'il y avait urgence pour un cas sérieux, elle appellerait l'un de mes confrères habitant la ville la plus proche : Sillé-le-Guillaume. Aussi dès mon retour, trois jours plus tard, demandai-je à Marcelle : — Tout s'est bien passé ? — Tout, docteur. — Pas de nouveaux malades ? — Non, docteur... Ah, si ! J'allais oublier... On a téléphoné ce matin d'un château des environs pour que j'aille poser des ventouses à une Mme Triel... — Christiane ?... enfin Mme Triel ? Qu'est-ce qu'elle a ? — Rien de sérieux.., un petit refroidissement. Cette dame m'a d'ailleurs reçue d'une façon charmante... Elle m'a dit qu'elle vous connaissait très bien, mais qu'elle ne vous avait pas vu depuis assez longtemps... Elle m'a priée de vous transmettre son bon souvenir. — Merci ! Comment avez-vous pu aller jusqu'au château ? — Mme Triel m'a fait prendre ici et reconduire par son chauffeur. — Mais quand elle a téléphoné, c'est moi qu'elle voulait voir ? — Non, docteur. C'est sa femme de chambre qui m'a parlé à l'appareil... Elle m'a simplement demandé si j'étais bien l'infirmière et, sur ma réponse affirmative, elle m'a dit que la voiture du château allait venir me chercher. Je ne pense pas, docteur, que votre déplacement eût été nécessaire. Moi-même je dois téléphoner demain à la femme de chambre pour avoir des nouvelles, mais je suis persuadée qu'après une bonne nuit Mme Triel sera tout à fait remise. (A suivre...)