Résumé de la 1re partie - La mer est le biome terrestre qui rassemble le plus grand nombre d'espèces à l'apparence primitive. Incapable d'identifier l'énorme poisson qu'il avait pêché dans l'océan Indien un jour de décembre 1938, Hendrick Goosen confia l'étrange créature à Courtenay Latimer, conservatrice du muséum de la région. Ce poisson, d'un mètre cinquante de long, pesant 60 kilos, avec de grosses écailles et une forte mâchoire munie de dents, était un coelacanthe, espèce que l'on croyait depuis longtemps disparue. Courtenay fit part de cette découverte à un ichtyologiste de l'université de Rhodes qui ne connaissait le coelacanthe, apparu sur Terre il y a environ 350 millions d'années, qu'à l'état de fossile. Le scientifique constata que le spécimen pêché différait très peu de l'animal fossile. En hommage à la conservatrice qui avait su l'identifier, on lui donna le nom moderne de Latimeria chalumnae. Si la découverte de ce fossile vivant mit en émoi la communauté scientifique, elle n'impressionna guère les habitants des îles Comores. Ils étaient habitués à le pêcher depuis longtemps et à le consommer. Ils l'avaient baptisé Kombessa. La peau couverte d'écailles de l'animal leur servait même de papier de verre. Depuis 1952, on a capturé près de 200 spécimens. Malgré la protection dont il fait l'objet, sa pêche intensive le mène à l'extinction. Sa population n'excède pas 300 à 600 individus. Cette espèce est répertoriée sur la liste rouge de l'UICN comme «en danger extrême». En 1997, une nouvelle espèce a été découverte, Latimeria menadoensis. Espérons qu'avec moins de publicité, cette espèce s'en sortira mieux. Ce serait quand même le comble que le coelacanthe disparaisse en quelques décennies à cause de l'Homme alors qu'il a su traverser sans encombre tant de millénaires. Le coelacanthe actuel mesure 1,50 m de long en moyenne pour environ 65 kg. Cependant, il peut atteindre 1,80 m et peser 95 kg. Ses principales caractéristiques sont : des lobes charnus supportent certaines de ses nageoires. Des écailles émaillées protègent son corps. (A suivre...)