Cauchemar - La Ligue 1 a renoué hier avec ses vieux démons incarnés par la violence qui a souvent sévi dans et autour de nos stades de football. Ainsi, alors que rien n'a été enregistré dans ce domaine après six journées, il semble que la bête immonde s'est réveillée. Hier donc, le stade des frères Demène-Debbih de Aïn M'lila a vécu un véritable cauchemar lors de la rencontre CRB Aïn Fekroun - USM El-Harrach. Tout se déroulait bien, jusqu'à cette fatidique 72e minute lorsque le match s'arrête à cause d'une pluie de projectiles qui s'abat sur le terrain. Pourtant, les choses se déroulaient normalement puisque les Harrachis menaient 2 à 1 avant que l'arbitre, M. Aouina, n'accorde un penalty logique pour une faute de main à l'équipe «locale». Le gardien international de l'USMH, Azeddine Doukha, s'interpose et arrête le tir, mais déclenche en même temps la colère des supporters qui n'ont pas trouvé mieux que de bombarder la main courante et même le terrain de projectiles. L'un des agents de l'ordre est alors blessé au visage, ce qui incite l'arbitre à arrêter la rencontre. Les deux équipes restent sur le terrain et les joueurs du CRBAF ainsi que leurs dirigeants tentent de calmer les tribunes, mais c'était sans compter avec un groupe de pseudo-supporters hyper-excités. D'ailleurs, on ne comprend pas comment des blocs de pierre se sont retrouvés entre des mains de voyous malgré la fouille systématique à l'entrée du stade et pourquoi les forces de l'ordre n'ont pas décidé d'évacuer les gradins d'où partaient les projectiles. Bref, l'arbitre Aouina a tenté, par tous les moyens, de faire reprendre la partie (après une demi-heure d'arrêt), mais au moment où cela devait se faire, c'est l'attaquant Hanitser qui reçoit un coup. C'en était trop et cette fois les officiels du match décident de mettre fin aux débats. Du coup, le CRBAF, déjà mal barré en occupant la place de lanterne rouge, va certainement perdre le match, jouera sa ou ses deux prochaines rencontres à huis clos et payera une amende de 100 000 DA conformément à la réglementation (article 69 du code disciplinaire du championnat professionnel). En effet, ce groupuscule d'énergumènes, qui n'a rien à voir avec le sport, pénalise l'équipe. En provoquant l'arrêt de la partie à la 72e minute en bombardant la pelouse de projectiles, le trio arbitral n'a fait qu'appliquer la réglementation, en rejoignant les vestiaires et en arrêtant momentanément le match dans l'espoir d'un retour au calme qui n'arrivera pas. Un comportement qui porte atteinte à la galerie du CRBAF, qui a été exemplaire jusque-là malgré les défaites concédées à domicile face à l'ESS et à la JSK. Le club d'Aïn Fekroun, déjà pénalisé par le fait de recevoir ses adversaires à Aïn M'lila, faute de terrain, devrait être lourdement sanctionné par la LNF après ces incidents regrettables.