Donne - Savoir que la contrebande de bétail a régressé de 90 %, tel que cela é été mentionné par le ministre de l'Agriculture et du Développement rural la semaine écoulée, ne peut être qu'un bon présage pour le budget mouton cette année. Pourtant, il reste difficile de se faire une réelle idée des prix. Ces derniers, défiant toute logique de marché, restant souvent sujets à une norme bien de chez nous : «la tête du client». Ainsi, pour le président de la Fédération nationale des éleveurs et de l'élevage, Djillali Azzaoui : «Les intermédiaires profitent du comportement des consommateurs, qui veulent anticiper l'achat du mouton, pour mettre la barre très haut.» Aussi, suggère-t-il d'acheter la bête durant les derniers jours avant la fête de l'Aïd lorsque les prix commencent à fléchir. Pour ce professionnel comme pour beaucoup d'autres, le prix du mouton cette année ne peut être qu'abordable. «Les prix du mouton ne vont pas augmenter cette année par rapport à l'an dernier, car l'offre sur le marché est importante et va jouer contre la spéculation», avait-il soutenu lors d'une récente intervention. «Je ne pense pas que les prix vont flamber cette année parce que le mouton est disponible, et il y a de moins en moins de contrebande de cheptel aux frontières», renchérit, de son côté, Brahim Amrani, président d'une association d'éleveurs à Ouled Djellal. Pour beaucoup donc les choses ne peuvent tourner que dans le sens d'une baisse des prix. Pour le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Abdelwahab Nouri, qui évoquait le sujet lors d'un point de presse animé en marge de sa toute première visite sur le terrain dans la wilaya de Tiaret au courant de la semaine passée, «le marché du bétail est stable actuellement et connaît une abondance à l'approche de l'Aid el-Kébir comparativement aux années précédentes». Une bonne production et une lutte efficace contre la contrebande sont pour les professionnels derrière cet optimisme débordant. En outre, et afin de renforcer l'offre, les trois filiales de la Société de gestion des participations de l'Etat Productions animales, SGP-Proda devraient mettre sur le marché plus de 10 000 têtes à un prix oscillant entre 30 et 50 000 DA, a-t-on appris auprès du ministère. Pourtant, si les efforts que l'Etat déploie dans la lutte sans relâche qu'il mène contre la contrebande sont méritoires, beaucoup reste encore à faire au titre d'une autre lutte que beaucoup attendent : celle contre la spéculation. Même si cette dernière est souvent encouragée par les réflexes d'achats archaïques qui caractérisent certains, qui n'hésitent pas à s'endetter pour avoir leur «kebch» à n'importe quel prix...