Constat - Les prix des fruits et légumes restent hors de portée des petites et moyennes bourses et ce, en dépit de la disponibilité des produits, et surtout des assurances des responsables, chacun à son niveau. Les prix pratiqués par les détaillants dans les marchés de la capitale (pour ne citer que ceux-là) ne reflètent aucunement les prix proposés dans les marchés de gros. Sur place, la pomme de terre est cédée à un prix variant entre 16 et 20 DA, l'oignon à 12 DA, la carotte à 20 DA, la courgette à 30 DA et enfin la salade à 60 DA. Le panier de la ménagère est ainsi, et comme toujours, pris au piège des prix exercés par les détaillants sachant que ces mêmes prix atteignent parfois le double si ce n'est le triple pour certains fruits et légumes. Jugeons-en : La tomate vendue à 20 DA dans les marchés de gros, est cédée à 80 DA dans un marché de la capitale, le haricot est à 100 DA, idem pour la courgette. Quant à la salade, elle est proposée à 150 DA et le poivron à 90 DA. Où se situe donc la faille ? Les mandataires ne laissent planer aucun doute. «C'est la faute aux commerçants détaillants», certifie un mandataire du plus grand marché de gros de l'Algérois, celui des Eucalyptus au micro de la Chaîne III de la Radio nationale. A ces derniers, se joignent les consommateurs qui se disent «intrigués» par ces fréquentes hausses des prix. «C'est incompréhensible», juge-t-on. Et de se poser la question sur le rôle des «gens qui contrôlent, inexistants sur le terrain» selon eux. En tout cas, le ministre du Commerce semble avoir une explication puisqu'il a déclaré la semaine écoulée que la poursuite de la hausse des prix serait, selon lui, tout simplement saisonnière. Mustapha Benbada avait, quant à lui, expliqué lors d'une conférence de presse tenue à la Safex et portant sur les avancées des travaux effectués par son département concernant l'organisation des marchés de gros, que la période s'étalant de juin à début septembre était considérée comme «une période de haute saison de la production agricole». Les produits étaient, selon lui, à leur prix le plus bas. Actuellement, avait-il précisé, «nous sommes en fin de cette saison productive. Autrement dit : ce seront les produits d'arrière-saison qui arriveront sur le marché. Et ces produits, sur le plan quantitatif ne seront pas abondants, car cette période se distingue par une baisse de la production qui engendrera inévitablement une flambée des prix». Quant à la production, affirme-t-il, elle connaît une abondance de quantité dans la période s'étalant d'avril à août. Le ministre attribuera également cette hausse au déséquilibre naissant entre l'offre et la demande. S'agissant d'une éventuelle baisse des prix, le ministre du Commerce avait affirmé que «cela ne pourrait se produire que si la demande se stabilisait». Ce qui, selon lui, devrait avoir lieu «à la fin de cette période hivernale».