Ramtane Lamamra a estimé, ce mardi, que les relations entre l'Algérie et le Maroc ne sont pas «excessivement tendues». Mais elles ne sont pas «normales». Selon le ministre des Affaires étrangères «les accès de fièvre dans les médias et malheureusement parfois dans des déclarations officielles», n'y sont pas étrangères. Pour lui, les raisons qui ont amené à la fermeture de la frontière, ne sont pas encore réglées». C'est ce qu'a estimé ce matin le ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, dans une intervention à la chaîne trois de la radio nationale. Il évoquera à ce titre «les accès de fièvre dans les médias et malheureusement parfois dans des déclarations officielles (marocaines, ndlr)». Il tiendra à préciser cependant que ces relations avaient «un potentiel d'amélioration». «Nous pensons que la retenue est extraordinairement importante lorsqu'il s'agit de pays frères et voisins dont l'histoire n'a pas été un long fleuve tranquille», souligne-t-il. «Cette retenue et cette sagesse constituent le minimum que nous puissions assurer pour aller de l'avant et avoir des relations normales sinon privilégiées», a-t-il encore souligné. Pour le ministre des Affaires étrangères, les conditions de la réouverture de la frontière entre l'Algérie et le Maroc, fermée depuis 1994, ne sont pas encore réunies. «Les raisons qui ont amené à la fermeture de la frontière ne sont pas encore réglées», a-t-il déclaré à la radio publique, ajoutant que la réouverture nécessitait une «dynamique destinée à prendre en charge l'ensemble des raisons», de la fermeture. Il faut que cette dynamique soit «enclenchée et conduite à bonne fin», a-t-il ajouté. Hier, et à l'issue d'une conférence de presse animée conjointement avec l'ex-ministre délégué chargé des Affaires maghrébines et africaines, Abdelkader Messahel, nouveau ministre de la Communication, le ministre des Affaires étrangères était revenu sur le trafic de drogue. Ainsi, interrogé sur le sujet qui sévit à nos frontières et particulièrement ouest, où il connaît des proportions inquiétantes, le ministre rappelle les réunions tenues par les ministres des Affaires étrangères et les ministres de l'Intérieur maghrébins qui ont décidé de traiter à la fois la menace de la drogue, celles du terrorisme et de l'immigration clandestine. Parmi les gros obstacles qui retardent la normalisation des relations entre les deux pays et donc la réouverture de la frontière est incontestablement le dossier de la drogue en provenance du Maroc. Des responsables algériens ont dénoncé dans un passé récent, la passivité des autorités marocaines quant à la gestion de ce dossier et pour mettre un terme à ces tonnes de cannabis qui sont envoyées en Algérie. Le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, Daho Ould Kablia, avait affirmé récemment que l'Algérie mène une guerre contre une nouvelle forme de terrorisme qui est le trafic de drogue. «Nous menons une guerre. C'est une guerre contre une nouvelle forme de terrorisme» et le trafic de drogue est une activité terroriste...»