Rendez-vous Après l?Europe des peuples, élargie à 25 pays, l?Europe des clubs, qui a vu les membres de la rich list tomber comme des feux de paille en Ligue des champions, voici l?Euro-2004, le rendez-vous foot des nations. Braga, Guimaraes, Porto, Aveiro, Coimbra, Leiria, Lisbonne et Faro-Loulé. Du Nord au Sud, ces villes portugaises au nom évocateur et enchanteur vont être le théâtre, en ce début d?été 2004, du plus grand rendez-vous du gotha du football européen. L?objectif des seize équipes qualifiées est de succéder à la France, vainqueur du dernier trophée Henri-Delaunay du XXe siècle. La course sera donc ouverte le 12 juin prochain et le tenant du titre aura, cette fois, plusieurs candidats potentiels pour lui succéder. Des challengers si ambitieux, si puissants, si motivés que les coéquipiers de Zidane ont tout intérêt à sortir la grande artillerie s?ils veulent rester sur le toit du Vieux Continent. Sur leur terre, les Portugais vont tout faire pour décrocher leur premier titre majeur. Les Italiens rêvent de revanche depuis leur défaite en finale face aux Bleus dans les ultimes secondes. Les Pays-Bas semblent retrouver leur verve d?antan et voudraient bien ressusciter la légende des Gullit-Van Basten-Rijkaard. L?Espagne, toujours orgueilleuse, a le talent et la maturité pour bousculer la hiérarchie. L?Angleterre court derrière son passé et l?Allemagne se cherche un nouveau souffle. Le danger viendra de partout. Y compris des autres invités, tels ces Tchèques, irrésistibles durant deux ans et demi, avant leur dernière défaite face à l?Irlande (1-2), ces Russes, souvent imprévisibles, ou bien ces Danois, surprenants vainqueurs en 1992 alors qu?ils étaient? en vacances avant qu?ils ne soient repêchés à l?ultime minute après la disqualification de l?ex-Yougoslavie. Les Croates chercheront à s?affirmer, après avoir réussi une belle entrée en la matière en 1998 lors du Mondial français, les Suédois défendront leur statut de tête de série et les Bulgares joueront les trouble-fêtes. Quant aux Grecs et aux Suisses, c?est pour eux l?heure de se mesurer aux cadors. Enfin, les Lettons, dont c?est la première apparition à ce niveau, enfileront avec plaisir la tenue de cendrillon de l?épreuve. Et si le Championnat d?Europe des nations n?a pas le charisme et le retentissement d?une Coupe du monde, tous les techniciens s?accordent à reconnaître que, sportivement, cette compétition est la plus relevée et la plus exigeante. Pour preuve, hormis l?Allemagne (vainqueur en 1972, 1980 et 1996), la France (1984 et 2000), l?Italie (1968), l?Espagne (1964), les Pays-Bas (1988) et la Russie (1960, premier vainqueur de l?épreuve), seuls la Tchéquie (à l?époque de la Tchécoslovaquie, en 1976) et le Danemark (1992) ont réussi à rompre la domination des grandes puissances. Deux ans après le flop asiatique, lors du Mondial coréo-japonais de 2002, les Français ont retrouvé leur solidité et les vertus qui ont fait d?eux les champions du monde en 1998 et de l?Euro-2000. Ce sera l?équipe à battre, même si ses joueurs partent favoris compte tenu de leur potentiel, de leur expérience et du talent de leurs individualités anciennes et nouvelles.