Résumé de la 2e partie - Persuadés d'avoir enfin atteint la chambre au trésor, les chercheurs ne sont pas pour autant au bout de leurs peines : personne n'est encore parvenu à abaisser l'eau du puits, même avec des pompes. C'est la catastrophe : en moins de 20 minutes, le second puits se remplit au même niveau que le premier. Pis encore, à en juger par le bruit, les ouvriers en déduisent que le fond du puits au trésor s'est affaissé dans leur propre conduit. Lequel est maintenant tout aussi inondé que le premier puits. Chou blanc. Ce n'est qu'à ce moment qu'un ouvrier a l'idée de goûter l'eau du puits : elle est salée. C'est donc de l'eau de mer, et non un lac souterrain. Le puits est relié à la mer : pas étonnant qu'on n'arrive pas à le pomper ! On finit par trouver dans une anse, à une centaine de mètres de là, un endroit d'où l'eau s'échappe, à marée basse, à travers le sable. Les ouvriers enlèvent aussitôt le sable et le gravier et s'aperçoivent que la plage a été recouverte d'une couche compacte de galets et de roches entre lesquels on a tassé des algues et des fibres de noix de coco. Autrement dit, quelqu'un a transformé 45 mètres de plage en éponge, puis recouvert le tout de sable. La plage au complet est artificielle ! Ce n'est pas tout : cinq conduits souterrains d'écoulement recouverts de gros galets et de roches plates conduisent à l'entrée d'un tunnel. À marée haute, l'eau s'infiltre par ces cinq conduits, et de là par le tunnel en direction du puits au trésor. Et l'hypothèse de la paille se révèle exacte : quiconque enlève les plateformes de chêne du puits, enlève les «bouchons» qui empêchaient l'eau de la mer d'atteindre le puits représente le niveau de la mer. Comme une paille qui ne se remplira pas si on en bouche une extrémité avec le doigt ! De toute évidence, les mystérieux constructeurs de cet ingénieux système se sont donné un mal fou pour empêcher des intrus d'accéder à leur trésor... Qui a fait ça ? Mais qui sont ces constructeurs ? Au fil des générations, toutes les hypothèses passent. Sauf qu'on estime que la construction du puits et des conduits aurait exigé une centaine d'hommes pendant six mois. Or, la région n'a gardé aucun souvenir d'une quelconque activité l'île est à quelques coups de rames de la côte, il aurait donc été difficile de cacher un séjour de six mois aux riverains. Aucune légende dans aucun port. On n'a jamais retrouvé la moindre trace d'une habitation humaine sur l'île. Bref, le mystère avec un grand M. Du milieu du XIXe siècle jusqu'à aujourd'hui, plus d'une dizaine de compagnies ont tenté de récupérer le trésor de la mystérieuse Ile-aux-Chênes, au large de la Nouvelle-Ecosse. Toutes ont buté sur un problème d'inondations souterraines. Quelques personnes ont même perdu la vie, dans leurs efforts répétés pour surmonter des obstacles ingénieusement dressés par on ne sait qui, il y a très longtemps. (A suivre...)