Rythme Le duo a su donner la pleine mesure de ce qui est notre continent en tant que terre chaleureuse. Les Nubians ont offert au public algérois d?excellents moments musicaux ; leur concert a été une fabuleuse rencontre avec les musiques aux influences multiples et d?origine africaine. Le Théâtre de Verdure a vibré, jeudi, au rythme des musiques du monde, notamment celles africaines, avec le duo français Les Nubians. Deux s?urs, Hélène et Célia Faussart, deux charmantes filles, d?origine franco-camerounaise, par leur voix chaude qui nous rappelle les couleurs, les senteurs et les saveurs d?Afrique, par leur danse épicée, entreprenante, sensuelle, ont invité le public à la découverte des autres mondes, toujours à travers la musique. Leur musique est une salsa de sons, un métissage d?accents ; on y trouve tous les rythmes provenant des entrailles de l?Afrique noire : de la soul, de la funk, du new jazz, du hip-hop, du r?n?b, du reggae?, le tout mélangé aux tempos africains, imprégné de cette authenticité ainsi que de cette beauté qui font que les Nubians ont réussi à acquérir une certaine notoriété, en France et aux Etats-Unis notamment. Le secret de leur succès: elles sont d?abord naturelles, sincères ; ensuite, elles ont su et ce à la suite d?un travail de recherche ponctué du souci de bien faire, réunir et brasser les influences africaines et créer un style musical à la griffe Nubians. Un genre musical qui se définit comme «afropéen», c?est-à-dire qu?elles conçoivent une extraordinaire combinaison artistique entre les instruments modernes, telles la guitare, la basse, la batterie, et les sonorités inspirées de la culture africaine ancestrale. «Notre musique et notre identité reflètent la transformation de ces différentes valeurs en quelque chose de nouveau», disent-elles, ajoutant : «Ce n?est pas un assemblage, c?est (plutôt) une transformation?» La musique, pour les Nubians, est donc une histoire de son, de sensibilité aussi. Une recherche de l?esthétique et d?une forme musicale appropriée. Sur scène, Hélène et Célia prennent possession de l?espace, elles y sont souveraines, elles l?investissent en l?inscrivant de leur corps, de leur chant, de leur musique ; elles égrènent, dans un élan de jubilation et d?exaltation, leur chanson, comme Insomnie et d?autres encore plus rythmées, plus épicées, ce qui donne d?emblée naissance à des moments de grâce et de richesse, des instants festifs. Leurs chansons racontent l?amour, l?espoir, la vie, la joie, l?Afrique. Cette Afrique, cette terre chaleureuse, à laquelle elles appartiennent et qu?elles font habiter en elles, dans leur c?ur et leur pensée. Leur chant et leur musique, qui véhiculent leur pensée et leur sentiment, témoignent de leur militantisme, ferme et durable, pour la paix dans le monde et pour l?amour entre les différents peuples, donc le respect des autres cultures et croyances. Les princesses Nubians militent pour que l?espoir d?une vie meilleure s?instaure? Il est à noter que les Nubians ont animé, à Oran, un atelier de création musicale en rencontrant en résidence des artistes de l?Oranais. Par ailleurs, ce projet de création est l?occasion de rencontres et d?échanges avec des artistes africains proposés par des partenaires au Sénégal et en Algérie. Deux producteurs africains se sont associés à cette belle expérience musicale, Africa Fête à Dakar et 33 Tours en Algérie. D?ailleurs, lors de ce concert, ont accompagné les Nubians des chanteurs sénégalais mais aussi algériens, à savoir Kaouther, Amine et Faïs du groupe Index. A signaler que ce concert, organisé à Alger par le Centre culturel français, s?inscrit dans cet échange croisé entre l?Afrique et l?Europe, une belle rencontre musicale entre les peuples.