Résumé de la 3e partie - Chantal décline toutes les invitations, sauf une : celle de Robert Nicot... Vous direz à ce monsieur, que je viendrai. L'ingénieur était là quand Chantal pénétra dans le bar ; elle lui sembla encore plus belle, plus rayonnante que la veille. Cette femme étrange n'avait pas besoin du secours des éclairages pour rehausser son éclat. Sa splendeur s'accommodait de toutes les heures de la journée. Elle se jucha sur un tabouret à ses côtés, après qu'il lui eut demandé : — J'espère que le steward ne vous a pas réveillée en vous transmettant mon invitation ? — Je suis très matinale, répondit-elle laconiquement en trempant ses lèvres dans un oyster-cocktail. — Auriez-vous par hasard un penchant pour la rêverie ? demanda doucement la voix de l'ingénieur. — J'ai besoin de silence et de solitude, répondit Chantal qui ne remarqua même pas l'entrée de Mrs Smith avec un admirable chat siamois dans les bras. L'animal sauta sur le comptoir et vint s'étirer paresseusement devant l'ingénieur qui le prit à son tour dans ses bras, le caressa et l'offrit à Chantal au moment où elle sortait enfin de sa rêverie. Une expression d'épouvante apparut sur le visage de la jeune femme à la vue de la bête. Pendant un instant ; ses longues mains se crispèrent sur la barre d'appui du comptoir, puis elle chancela sur son tabouret en poussant un cri déchirant. Avant même que Robert ou le barman n'aient eu le temps d'intervenir, elle s'était écroulée inanimée, sur le tapis. Ses traits étaient devenus d'une pâleur mortelle ; la vie semblait l'avoir abandonnée. Un affolement indescriptible suivit la stupeur générale des occupants du bar. Chantal avait rouvert lentement les yeux. Elle regardait autour d'elle, comme si elle craignait encore de voir réapparaître l'animal. Sur l'ordre du médecin de bord appelé en hâte, elle avait été transportée dans sa cabine où la femme de chambre l'avait déshabillée ; aussi était-elle étonnée de se retrouver en pyjama, allongée sur le lit, respirant les bouffées de senteurs marines qui lui caressaient le visage. Le docteur se pencha sur elle : — Ce n'est rien c'est fini... Un petit accident sans gravité. Mais au fait, comment s'est-il, produit ? Vous avez eu peur ? Peur du chat de Mrs Smith ? Le visage de Chantal se crispa de nouveau : — J'ai ces bêtes en horreur. — Superstitieuse ? demanda le médecin en souriant — Admettons ! répondit la jeune femme. — J'ai dû, chère Madame, vous faire déshabiller pour vous mettre plus à l'aise et vous examiner pendant votre évanouissement. (A suivre...)