La spirale - La ville de Guerrara, située à 130 km au nord-est du chef-lieu de wilaya de Ghardaïa, a renoué avec la violence hier, après une nuit d'accalmie. Des actes de destruction de biens publics et privés ont repris, durant la matinée, dans le quartier dit Mahmoud, au centre de Guerrara. Les forces de sécurité, arrivées en renfort de Laghouat et Djelfa, se sont déployées en nombre dans les quartiers à forte densité de populations ibadite et malékite. Plus d'un millier d'agents d'ordre ont été ainsi mobilisés pour ramener le calme dans une petite ville dont le nombre d'habitants ne dépasse pas les 65 000 âmes. Le wali ainsi que le chef de daïra ont entrepris des contacts avec les sages dans le but de ramener le calme. Des députés, sénateurs et élus locaux de la wilaya de Ghardaïa se sont aussi mobilisés pour trouver un moyen de mettre en place «un canal de médiation» entre les antagonistes et éviter les dérapages et les pertes humaines. Des appels au calme et à la raison ont été lancés par les sages, les imams et autres membres de la société civile locale, ainsi que ceux de toute la wilaya, pour instaurer un dialogue et contribuer à rétablir la quiétude. Des heurts récurrents et sporadiques suivis de jets de pierres et de cocktails Molotov avaient éclaté à la sortie du stade de la localité, après un match de football, qui s'était déroulé vendredi dernier, opposant deux équipes locales pour le compte du championnat de wilaya. Des jeunes supporters des deux équipes se sont livrés à des actes de vandalisme et de pillage, saccageant et incendiant près d'une vingtaine de locaux commerciaux, des habitations, des véhicules privés, ainsi que le mobilier urbain. Les différents antagonistes ont dressé des barricades à l'aide de pierres et autres objets hétéroclites et brûlé des pneus pour bloquer la circulation et empêcher l'accès des forces de l'ordre. Ces derniers, intervenus sur les lieux, ont fait à plusieurs reprises, usage de bombes lacrymogènes pour disperser les émeutiers. Les actes de vandalisme et de destruction du mobilier urbain ainsi que des traces de pneus brûlés, des pierres érigées en barricades et des douilles de bombes lacrymogènes étaient encore visibles dans la localité donnant ainsi une image de désolation du centre-ville de Guerrara. L'on a dénombré plus d'une quarantaine de blessés, une vingtaine d'incendies de locaux et d'habitations, des destructions du mobilier urbain ainsi que la dégradation des sièges locaux de l'agence de Mobilis, de la banque BADR, de l'antenne de l'ANGEM et de la recette des Impôts. Les services de la sûreté de la daïra de Guerrara ont saisi des vidéos, des photos montrant des actes de violence, des victimes. Une source sécuritaire de la wilaya de Ghardaïa avait indiqué que les enquêtes touchent également des personnes ayant publié sur les réseaux sociaux, des photos des victimes et des images d'actes de vandalisme.