Défi - Les patientes atteintes du cancer du sein passent par des périodes très difficiles sur le plan psychologique tout au long de leur traitement. Apprendre qu'on a un cancer du sein sonne comme un coup de massue sur toutes les femmes atteintes. Un moment traumatique et singulier qui reste en mémoire chez beaucoup d'entre elles. Avant cette violente annonce, beaucoup étaient pleines de vie et ne voyaient rien arriver pour, d'un seul coup, basculer vers un monde d'appréhension et d'interrogations à l'infini. C'est à ce stade que ces femmes ont besoin qu'on les écoute, qu'on les appuie et qu'on les accompagne dans cette épreuve où l'image de soi est plus que vulnérable. «Le patient atteint d'une tumeur maligne se trouve confronté, tout au long de sa maladie, à plusieurs étapes traumatisantes qui nécessitent, chacune, une prise en charge adaptée», explique le Dr Nourreddine Mezhoud, enseignant chercheur en psychologie clinique à l'université. «La psycho-oncologie consiste à apporter un certain réconfort aux patients et à essayer, autant que possible, d'atténuer ses souffrances morales et d'améliorer sa qualité de vie et de le faire adhérer au traitement, fût-il lourd», tient à préciser le Dr Mezhoud cet ex-praticien à l'hôpital psychiatrique de Djebel Ouahch de Constantine. Les patientes sont appelées dans ce cadre à connaître quelques notions qui peuvent les aider à ne pas frôler l'effondrement psychique au cours de la longue et lourde période de soin. Un suivi et un accompagnement psychique est recommandé chez la patiente dès la découverte de la maladie. Mais aussi et surtout pendant et après le traitement, insistent les spécialistes ayant assisté le mois dernier à une rencontre consacrée au soutien psychologique nécessaire à la découverte de cette pathologie. Pour en arriver là, les spécialistes prônent l'instauration d'une formation supplémentaire au profit des psychologues, des médecins, des chirurgiens oncologues et des personnels paramédicaux chargés de la prise en charge des malades du cancer. Aujourd'hui, «la formation dispensée à l'université ne correspond plus à l'évolution de la situation pandémique de cette maladie», insiste le Dr Aziz Kaâbouche président de l'association des psychologues de la wilaya de Constantine. Le plan anticancer qui ne s'appuie et ne compte aujourd'hui que sur la famille du patient ne suffit plus. Il ne peut constituer qu'un maillon de la chaîne de l'accompagnement psychologique d'où l'urgence de réfléchir à une meilleure approche susceptible d'alléger la souffrance des malades. Le retentissement psychologique du cancer du sein n'est plus à démontrer, l'intérêt aujourd'hui est d'amener les femmes à consulter un médecin pour éviter de découvrir des tumeurs dans leur dernière phase. La sensibilisation et l'éducation de la malade dans ce cadre, sont primordiales.