L'association de lutte contre le cancer du sein «Samia» a organisé jeudi dernier à la crèche communale d'Akbou une journée de sensibilisation sur cette tumeur maligne affectant la glande mammaire. Le cancer du sein a été abordé en tous points et explicité à l'assistance nombreuse constituée en majorité de femmes. Celles-ci sont les plus concernées par la maladie même si des cas rarissimes sont enregistrés chez l'homme (l'homme a un sein atrophié). Du dépistage au traitement sous toutes ses formes (chimiothérapie, radiothérapie, hormonothérapie, chirurgie) en passant par le diagnostic et l'épidémiologie, des professeurs et des médecins se sont succédé au micro pour, Data Show à l'appui, expliquer la maladie et les facteurs de risque qui font qu'elle sévit dans notre société. L'on apprendra que l'alcool, le manque d'exercice physique, des traitements hormonaux de la ménopause et quelques choix gynécologiques favorisent l'apparition du cancer du sein. Si les progrès de la médecine ont réduit sensiblement le taux de mortalité, il n'en demeure pas moins que le dépistage de cette pathologie reste insuffisant dans notre pays. «En réalité, nous ne pouvons même pas parler de dépistage en Algérie car nous n'avons pas suffisamment de centres d'exploration et encore moins de structures de prise en charge complète des patientes. La wilaya de Béjaïa, à titre d'exemple, en est dépourvue même si la chimiothérapie est pratiquée à Amizour», affirme Dr. Benachenhou, chirurgien au CPMC d'Alger. Notre interlocuteur ajoutera que «le cancer du sein est devenu une épidémie, voire un fléau social, tant il touche de plus en plus de jeunes femmes. Sensibiliser les femmes à s'auto-palper régulièrement pour détecter un éventuel nodule est, aujourd'hui, le devoir de tous les gynécologues». Il y va de la santé publique car un cas décelé de manière précoce permet des traitements moins lourds et moins traumatisants que la chimiothérapie ou la chirurgie mutilante (ablation du sein). C'est dans cette optique que Dr. Benachenhou espère l'ouverture de structures spécialisées dans l'oncologie aux quatre coins du pays, le CPMC ne pouvant à lui seul répondre au nombre de plus en plus croissant de cas de cancer du sein. L'initiative de l'association n'est pas en réalité isolée puisqu'elle fait suite, selon sa présidente Samia Kaid, à un travail de sensibilisation et d'orientation des patientes plus soutenu. «Nous avons lancé une campagne de dépistage à Akbou et dans les communes limitrophes. Une équipe de sages femmes et de médecins s'atèle à détecter ce mal qui ronge la femme en silence et nos efforts aboutissent toujours à la découverte de nouveaux cas lors de nos regroupements», affirme celle qui se voue pleinement à la tâche pour avoir été touchée dans sa chair par la maladie et dont l'association porte le prénom.