Sous-qualification des vendeurs, recrutements anarchiques, et autres déficits en matière de gestionnaires, sont autant de contraintes auxquelles le secteur du commerce se voit confronté. Le savoir-faire suisse est en voie d'être appelé en renfort afin d'accompagner et de suivre la formation des jeunes dans les métiers de vente, au titre d'une convention de partenariat pour le lancement de formations dans les métiers de vente... «Aujourd'hui, il y a un besoin urgent d'encadrer des jeunes dans la vente, puisque très souvent les recrutements se font de façon anarchique. En outre, il faut penser à résoudre la problématique liée au manque de gestionnaires compétents dans la distribution», a affirmé, hier, à InfoSoir, le directeur de la Chambre de Commerce et d'industrie, Stambouli Boudghène, en marge du 2e colloque international sur le commerce de détail et les centres commerciaux, organisé à l'hôtel El-Aurassi. Cet avis est partagé par le ministre de la Formation et de l'Enseignement professionnels, Nourredine Bedoui, qui, de son côté, avoue que «plusieurs espaces commerciaux manquent de main-d'œuvre qualifiée, au moment où les grandes surfaces se développent de manière extraordinaire en Algérie». Pour faire face à ce problème, l'Algérie compte s'appuyer sur le professionnalisme et l'expérience suisses, un pays qui a réussi dans ce domaine et ce, pour assurer l'accompagnement et le suivi dans la formation des jeunes dans les métiers de vente. En effet, une convention de partenariat sera signée prochainement entre l'Algérie et la Suisse pour le lancement de la formation des jeunes dans le commerce de détail. Le but de cette formation qui sera lancée par des formateurs suisses dans un premier temps, est de garantir aux consommateurs des services de qualité, mais aussi de répondre aux besoins du marché et aux nouvelles exigences de l'économie nationale. Cela permettra de créer de l'emploi, des richesses, des compétences, mais également de combattre l'anarchie qui règne dans ce secteur gangrené par des particuliers et l'informel. Le défi étant lancé, il reste à mettre en adaptation les besoins des entreprises et des opérateurs économiques avec les spécialités de l'apprentissage, a-t-on recommandé. «Le système de formation demeure ancien, il faut apprendre aux jeunes de nouvelles techniques et avoir les moyens de sa politique», a laissé entendre, pour sa part, Réda Hamiani. «La formation est un passage obligé et le jour où l'offre dépasse la demande, le consommateur va choisir les services qui sont de haute qualité», a certifié, pour sa part, le président de la Chambre de commerce et d'industrie, également président des centres commerciaux d'Algérie, Alain Rolland. Et de poursuivre : «Le colloque ne doit pas rester sans suite, il sera suivi d'un déplacement d'une délégation de la formation professionnelle algérienne à Genève.» Une école pilote ouvrira dans la formation des métiers de vente, notamment après la signature de ladite convention. Il est question également d'intégrer ce programme dans la nomenclature de la formation professionnelle. - Selon le Centre national du registre du commerce (CNRC), le nombre total d'opérateurs économiques exerçant dans le commerce de détail, s'élevait à 632 834 à fin octobre 2012, soit un taux de 38,2% par rapport à l'ensemble des secteurs économiques (1 658 690). En 2011, le volume global du commerce de détail en Algérie se situait aux alentours de 3 370 milliards de dinars, soit environ 42 milliards de dollars. «L'emploi direct global généré par le commerce de détail est évalué à 1,2 million de personnes à fin octobre 2012», selon le CNRC. La plupart des opérateurs exerçant dans ce secteur «sont représentés par les personnes physiques (98,3 %) alors que le nombre d'activités composant le secteur du commerce de détail s'élevait à 252 sur un total de 1 375 activités».