Réticences - Si les pharmaciens acceptent d'être conventionnés avec la CNAS, la plupart des médecins spécialistes refusent d'adhérer au système. Ce constat a été fait par une source proche de la Cnas, affirmant que les médecins spécialistes continuent de rejeter ce processus initié par le ministère de tutelle qui vise à généraliser l'utilisation de cette carte. Selon ce procédé, les détenteurs de la carte Chifa peuvent être remboursés ou pouvoir bénéficier de la gratuité des soins, des analyses et des médicaments. Si l'assuré social est bénéficiaire à 100 % du système du tiers payant, il ne paye pas la consultation qui lui est offerte. S'il est bénéficiaire à hauteur de 80 %, il ne paye que 20 % du coût de la consultation. En dépit de la révision à la hausse des tarifs par la Caisse nationale des assurances (CNAS), la plupart des médecins spécialistes refusent d'adhérer au système du tiers payant. Certains médecins généralistes ont signé des conventions avec la CNAS, alors que de nombreux médecins spécialistes ne sont pas intéressés par ce système. Ces derniers jugent que les tarifs de consultation, fixés par la tutelle, sont faibles. Selon les responsables de la CNAS, le ministère de tutelle compte élargir l'utilisation de la carte Chifa à tous les laboratoires d'analyses médicales existant dans le cadre de la facilitation de l'accès aux soins pour l'assuré et ses ayants droit. Certains praticiens contestent les honoraires des consultations applicables dans le cadre de la convention médecin traitant-CNAS qui sont de l'ordre de 400 DA chez le généraliste et de 600 DA chez le spécialiste. Interrogé à ce propos, un chef de centre payeur à Alger Centre nous dit : «Les médecins spécialistes refusent l'utilisation de la carte Chifa. Ces spécialistes, dont les tarifs des consultations ont atteint pas moins de 2 000 dinars pour la plupart d'entre eux, jugent que les barèmes fixés par la tutelle sont très faibles. Ils préfèrent ne pas déclarer le chiffre d'affaires enregistré annuellement pour fausser les pistes à l'imposition», a-t-il déploré. Introduit en 2009 pour les consultations et actes médicaux en faveur des retraités, de leurs familles et des malades chroniques, à travers le dispositif du médecin traitant, on recense, aujourd'hui, plus de 2 700 médecins conventionnés, à l'échelle nationale. En 2013, le dispositif sera généralisé à toutes les autres catégories sociales. En gros, les médecins spécialistes, interrogés sur la question, demandent le relèvement des rémunérations des consultations médicales. «C'est à la Cnas de penser à relever le plafond du remboursement de façon à ce que le médecin ait sa part dans les examens médicaux pointus. Il faut, au moins, rembourser l'acte mécanique quitte à ne pas rembourser l'acte intellectuel. Les examens de radiologie et le consommable coûtent excessivement cher», nous dit un médecin spécialiste à Alger Centre. La carte Chifa, c'est un processus de la continuité de la gratuité de la médecine en Algérie, disent certaines personnes interrogées sur le sujet. D'autres proposent l'élargissement de ce système aux chômeurs inscrits à l'ANEM et aux femmes au foyer.