Favori - Déjà maître de l'Allemagne et d'Europe, le FC Bayern München arrivera en grand favori à la Coupe du monde des clubs de la Fifa, Maroc 2013. Et il a assumé son statut sans trop de soucis, et sans briller. Face à un Raja de Casablanca qui considérait déjà sa place en finale comme une victoire, les Bavarois ont vite plié l'affaire pour ajouter à leur palmarès un cinquième titre en 2013. On ne joue que depuis sept minutes que la machine s'est déjà mise en route. Un corner de Xherdan Shaqiri trouve la tête de Jérôme Boateng, qui remet précisément sur Dante. L'enchaînement contrôle-frappe en pivot du défenseur brésilien laisse Khalid Askri sans réaction (7', 1:0). Le Raja tente de réagir sur des contres mal négociés par Mouhssine Iajour puis Issam Erraki. Punition immédiate, David Alaba voit d'abord son tir bloqué par Askri sur sa ligne (19'), avant de préférer l'option collective avec succès : Thiago arrive lancé sur sa remise en retrait et enroule sa reprise dans le petit filet droit (22', 2:0). Difficile de se remettre d'une telle entame, mais si les Rajaouis sont en finale, c'est justement parce qu'ils ne baissent jamais les bras. Chemseddine Chtibi est prêt à lever les siens lorsqu'il récupère un dégagement raté de Manuel Neuer pour tirer instantanément, malheureusement à quelques centimètres du cadre (38'). Les Marocains reviennent des vestiaires avec l'intention de refaire leur retard, et Mohsine Moutaouali, discret pendant les 45 premières minutes, semble plus en jambes. Ses débordements sèment la panique sur l'aile droite, et son centre dangereux est un peu trop long pour la tête de Iajour (47'). C'est encore lui qui lance un contre sur l'aile droite que Zakaria El Hachimi transforme en centre parfait pour Iajour, dont la tête est cadrée, mais dans les bras d'un Neuer bien placé (57'). Le Bayern, pas vraiment inquiet, met un coup d'accélérateur pour rappeler qui est le patron et Shaquiri trouve la barre à bout portant (63'). Peut-être trop confiants, les joueurs de Pep Guardiola perdent le ballon sur le côté gauche, le remplaçant Vivien Mabide le récupère et oblige Neuer à une parade à bout portant. Moutaouali a suivi mais, à cinq mètres du but, se débrouille pour l'envoyer au-dessus (84'). Quant à Badr Kachani, il fausse compagnie à la défense centrale, mais son tir forcé ne surprend pas le gardien de la Nationalmannschaft (90'). Déjà vainqueur de la Coupe intercontinentale à deux reprises, en 1976 et 2001, le Bayern remonte sur le toit du monde 37 ans jour pour jour après son premier sacre. Le nom du Raja ne figurera pas au palmarès — en tout cas, pas pour cette fois —, mais son parcours a marqué pour longtemps l'histoire du tournoi. L'hommage Guardiola : «Le mérite revient aussi à Heynckes» «On a bien entamé ce match, on a même eu 30 minutes de très haut niveau, ensuite on a continué à bien faire circuler le ballon mais on ne s'est pas créé beaucoup d'autres occasions. 2013 maintenant est derrière nous, c'est fini. Cinq titres c'est vraiment un grand succès, je suis vraiment fier de ce club, pour toutes les personnes qui ont participé. Ce dernier titre revient en premier lieu aux joueurs et à l'entraîneur qui m'a précédé. Pour être ici il fallait remporter la Ligue des champions et ça c'est mon prédécesseur et les joueurs. Depuis mon arrivée, j'ai essayé de soigner l'héritage que j'ai reçu de l'entraîneur précédent. Maintenant je vais essayer d'ajouter d'autres choses, que j'espère positives pour l'équipe. On va d'abord se reposer pendant deux semaines, puis revenir en pleine forme car le club a ses exigences. Il faut être tourné vers l'avenir». La fierté Benzarti : «Le Raja est devenue une équipe référence» «J'avais dit que le Bayern était la meilleure équipe du monde, avec un très grand entraîneur. J'avais confiance en nos capacités, mais les joueurs ne sont pas parvenus à gérer le match comme ils le voulaient. Ils nous ont fait déjouer. Nous avons aussi manqué de réussite. J'avais dit de faire attention aux phases arrêtées, mais on a manqué d'agressivité. Peut-être les joueurs ont-ils eu un peu de trac en première mi-temps, avec la présence du public, du roi... Je ne les ai pas sentis très présents. Nous avons travaillé là-dessus et en deuxième période, ça a été plus équilibré. On a même eu l'occasion de marquer un but. Mais perdre 2-0 contre le Bayern, c'est très honorable, même si évidemment on aurait aimé être champions. Le Raja est devenue une équipe référence au niveau africain et arabe après ce résultat. Mais il va falloir revenir sur terre». Ballon d'Or Ribéry, meilleur joueur du tournoi Impossible de ne pas l'entendre : à chaque fois que le Français avait le ballon, un murmure parcourait les tribunes. Grâce à ses dribbles astucieux et ses démarrages rapides, Ribéry a su séduire le public en restant dans la continuité de ses performances de 2013. Le candidat au Fifa Ballon d'Or a offert de nombreuses occasions à ses partenaires. Il a notamment ouvert la voie du succès aux siens en ouvrant le score contre Guangzhou Evergrande FC. Il termine ainsi en beauté une année inoubliable. En plus d'avoir remporté le tournoi, Ribéry peut se féliciter d'avoir décroché la plus haute récompense individuelle de la Coupe du monde des clubs 2013. Ballon d'Argent Lahm, le cerveau de l'entrejeu allemand Le capitaine du FC Bayern a été le cerveau de l'entrejeu allemand. Infatigable, il n'a eu de cesse d'animer le jeu de son équipe. Son efficacité dans les duels lui a permis d'initier à plusieurs reprises des attaques dangereuses. Leader exemplaire, Lahm s'est montré irréprochable. Il a également su trouver la faille dans les défenses adverses grâce à l'intelligence de ses passes. Le Ballon d'Argent Adidas vient récompenser sa magnifique prestation d'ensemble. Ballon de Bronze Iajour, la révélation Le Raja de Casablanca a beau être passé à côté de l'exploit, le parcours des Marocains n'en est pas moins extraordinaire pour autant. L'attaquant Mouhssine Iajour s'est montré convaincant tout au long de ses quatre matches et a fait trembler les filets à deux reprises. Intenable, il a brillé tant dans la préparation que dans la réalisation. Ses buts marqués contre Auckland City et l'Atlético ont joué un rôle crucial dans la surprenante qualification de son équipe pour la finale. Iajour verra certainement dans ce Ballon de Bronze Adidas bien plus qu'un lot de consolation. Prix du Fair-play Le Bayern, encore En plus d'avoir remporté la Coupe du monde des clubs 2013, les Allemands se sont également révélés être les participants les plus élégants du tournoi. En deux matches, les joueurs de Josep Guardiola n'ont en effet reçu aucun carton jaune. En soulevant le Prix du Fair-play, le géant bavarois conclut en beauté son séjour marocain. L'atout Neuer : «La qualité fait toujours la différence» Pour la deuxième fois consécutive Manuel Neuer, le gardien allemand, a réussi à conserver sa cage inviolée. Certes, Jerôme Boateng, Dante et Daniel van Buyten ont fait bonne garde devant lui. Il n'en reste pas moins que le dernier rempart du FC Bayern a répondu présent, à chaque fois que ses coéquipiers ont eu besoin de lui. Il a notamment réalisé plusieurs arrêts réflexes en finale. Mouhssine Iajour auteur d'une tête à bout portant, et Vivien Mabide, seul face au but, ont tous deux échoué face au portier de 27 ans. «C'est mon travail. Je suis là pour éviter que le ballon entre dans le but. Pour notre victoire finale, c'est simple, je dirai que c'est la qualité qui a fait la différence», estime sobrement l'intéressé au coup de sifflet final. Le classement L'Atlético Mineiro troisième Le retour au Brésil sera un peu moins long pour les supporters de l'Atlético Mineiro. Samedi, ils ont vu leurs protégés dominer le Guangzhou Evergrande dans le match pour la troisième place (3-2). Battus par les Marocains du Raja Casablanca (1-3) en demi-finale mercredi, les partenaires de Ronaldinho avaient encaissé deux buts dans les dix dernières minutes. Cette fois, ce sont eux qui ont marqué dans le money-time face aux Chinois de Marcelo Lippi. Servi par Rocha, Luan a remporté son duel avec Li (90e+1). En tête dès l'entame avec le but de Tardelli (2e), les Brésiliens ont ensuite été menés quand Conca, la star argentine de l'équipe chinoise, a converti son penalty (15e). Ronaldinho lui a répondu d'un superbe coup franc juste avant la pause avant d'être exclu en fin de match.