Insécurité - Ces derniers jours attaques et assassinats ont marqué le quotidien des Libyens. Au moins sept personnes ont été tuées dans la nuit de samedi à dimanche après une attaque suicide contre un poste de sécurité à 50 km de Benghazi (Est), dont le bilan devrait s'alourdir, ont indiqué des sources de sécurité et des témoins. «Sept personnes au moins ont été tuées et huit autres blessées lors d'une attaque suicide par un véhicule bélier» lancé contre ce poste de sécurité, a indiqué Moetez al-Agouri, un policier en service dans ce poste. Mais, selon ce policier, qui se trouvait relativement éloigné du lieu de l'attaque, le bilan devrait s'alourdir. «Sept corps ont pu être identifiés alors que certains autres ont été déchiquetés par l'explosion de la voiture conduite par un inconnu», a-t-il expliqué. Les huit blessés ont été évacués à l'hôpital de Tokra (70 km est de Benghazi) avant d'être probablement transférés à Benghazi après l'arrivée des secours et la sécurisation de la route. Des civils, en train d'être contrôlés à ce poste de sécurité, figurent parmi ces blessés, a indiqué cette source. L'explosion a creusé un large cratère, a indiqué un témoin. Blessé dans cette attaque, Fraj al-Abdelli chef de ce poste de contrôle, a expliqué que son unité avait arrêté fin novembre quatre personnes en provenance de l'est du pays en possession d'armes, d'argent et d'explosifs ainsi que d'une liste de personnalités à exécuter. Au cours de leur transfert dans une caserne des forces spéciales à Benghazi, le convoi a été la cible d'une attaque à l'entrée de la ville, qui s'est soldée par trois soldats tués et trois autres blessés. Depuis l'arrestation de ces quatre personnes, ce poste de contrôle a reçu plusieurs menaces. Depuis la révolution libyenne qui a renversé le régime de Mouammar Kadhafi en 2011, la région orientale de la Libye, et en particulier Benghazi, est le théâtre d'une série d'attaques et d'assassinats. Ces derniers mois, les assassinats visant des militaires, des policiers, des juges, des notables et des responsables de médias à Benghazi et à Derna ont fait plus de 300 morts, mais les autorités n'ont pas réussi à arrêter leurs auteurs. Avant-hier, vendredi, le chef des services de renseignements militaires de Benghazi a été tué, lors d'une visite chez des proches à Derna, également dans l'est du pays en proie à une insécurité persistante. Avant ce jour, jeudi, un homme a été tué dans l'explosion de sa voiture à Tobrouk : un premier assassinat du genre dans cette ville de l'extrême est de la Libye, signe que les attaques s'étendent dans cette région. Et à Benghazi, la tête d'un homme a été découverte. Il avait été enlevé et ses ravisseurs réclamaient une rançon.