Rush - Les vacances d'hiver sont une occasion pour les familles de se retrouver, ce qui provoque chaque année des déplacements massifs sur les routes, dans les gares, les stations de bus et de taxis. Depuis le début des vacances jeudi dernier, nous avons pu remarquer comme à l'accoutumée, une ambiance particulière dans les rues d'Alger. Ne craignant ni le froid ni la pluie, de nombreuses familles saisissent cette occasion pour sortir avec leurs enfants. Les centres commerciaux et la foire ont connu en effet un flux sans précédent. Pour certaines familles le planning des vacances a été déjà établi bien avant ces vacances qui dureront deux semaines. «Nous comptons aller à Tikjda au plus tard demain pour voir la montagne, respirer l'air pur, surtout que nous en avons vraiment besoin avec la pollution qui sévit dans la capitale», nous dit Zoubida, une mère de famille habitant à Koléa. Salima et Aïcha, deux amies d'enfance, ont fait un programme pour passer quelques jours de détente ensemble. Autour d'une table en plein air dans un salon de thé d'Alger-Centre, leurs enfants Amina et Rachid nous font part de leur joie. «Nous avons passé une agréable journée et d'après nos parents nous allons partir demain tous les quatre à Tipasa.» Pour sa part, Fatiha de Kouba affirme : «Ma fille a obtenu de bons résultats ce premier trimestre, je pense qu'elle mérite que je réponde à ses caprices, surtout qu'elle aime les sorties.» Mounir, un jeune lycéen, nous dit avec enthousiasme : «Mon père a décidé de nous emmener à Béjaïa la semaine prochaine.» Cependant, pour certains enfants dont les parents sont moins nantis, ce n'est pas la joie. N'ayant pas les moyens financiers ou à cause de l'éloignement et le manque de moyens de déplacement, certains élèves sont contraints de rester enfermés à la maison. D'autres, pour rattraper leur retard, profitent en prenant des cours. Pis, certains doivent bricoler pour aider leur famille. «Je dois revoir mes cours avec mon enseignant à la maison, mais mon frère aîné doit se trouver du travail pour me les payer », nous dit avec regret Hakim qui habite à El-Harrach. Par ailleurs, plusieurs familles de l'intérieur du pays, sont venues à Alger pour retrouver les leurs. Rencontrée à la station de bus Maurice-Audin, Amina, résidant à Constantine, nous confie : «Je suis venue samedi à Bab El-Oued chez ma tante en espérant rompre la monotonie de ma vie et, bien entendu, faire profiter mes deux enfants de leurs vacances d'hiver». Elle n'est pas la seule à faire ce choix. Cette coupure permet, si elle est bien exploitée et si les moyens le permettent aussi, aux enfants de changer d'air et de renouveler les réserves d'énergie. Elle permet aussi à beaucoup de conducteurs de circuler librement sans embouteillages ni pression sur les routes. A Blida, il n'y a pas de vacances La plupart des lycées sont restés ouverts. Les élèves ont été privés de vacances pour rattraper le retard accusé dans les cours. La raison : certains enseignants n'ayant pas perçu leurs salaires à temps avaient décidé un arrêt de travail d'une semaine durant le premier trimestre, nous explique un élève du lycée Hani-Rabah de la commune de Khazrouna (Blida). Alors, pendant ces vacances, les élèves sont contraints de poursuivre les cours pour pouvoir terminer le programme scolaire. Cela a suscité la colère des parents qui espéraient voir leurs enfants se reposer.