Violences - Trois personnes sont mortes et 265 islamistes ont été arrêtés hier vendredi, dans des heurts liés à des manifestations interdites des partisans des Frères musulmans. «Les actions des Frères musulmans» - la confrérie du président destitué Mohamed Morsi désormais considérée par les autorités comme un «groupe terroriste» - ont causé la mort de trois citoyens lorsqu'ils se sont battus avec des habitants», a accusé le ministère de l'Intérieur dans un communiqué. Défiant leur désignation mercredi dernier comme groupe «terroriste», les partisans de Mohamed Morsi, le président islamiste renversé le 3 juillet, avaient appelé à manifester dès hier, vendredi, au Caire et partout dans le pays. Le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Hany Abdel Latif, a accusé les manifestants d'avoir utilisé des armes à feu et des bombes incendiaires. A travers le pays, 265 «éléments des Frères musulmans» ont été arrêtés pendant des affrontements, et des mesures sont prises pour qu'ils soient pris en charge par la justice conformément à la décision gouvernementale de désigner la confrérie comme un «groupe terroriste», selon le ministère. Compte tenu de cette désignation, les responsables des Frères musulmans risquent la peine de mort et les manifestants jusqu'à cinq ans de prison. Les manifestants se sont rassemblés dans plusieurs villes du pays après la prière du vendredi. Ils ont lancé des pierres sur les forces de l'ordre. Ces derniers ont répliqué en faisant usage de gaz lacrymogènes. Des heurts ont éclaté par endroits avec les forces de l'ordre, qui comptent plusieurs blessés et véhicules incendiés, mais surtout avec des opposants aux Frères musulmans. Au Caire, de la fumée s'élevait des dortoirs de l'université Al-Azhar, où la police a tiré des gaz lacrymogènes vers des manifestants qui jetaient des pierres. Selon une source hospitalière, un homme a été tué à Samaloute, au sud du Caire. L'homme fort du nouveau pouvoir, le général Abdel Fattah al-Sissi, chef de l'armée, avait promis avant-hier, jeudi, d'«éliminer» les terroristes et de faire revenir la «stabilité» dans le pays, après deux attentats en deux jours. En Egypte, il y a risque de radicalisation : Mardi dernier, un attentat suicide à la voiture piégée contre un bâtiment de la police a fait 15 morts à Mansoura (nord). Avant-hier , jeudi, le matin, un autre attentat visant un bus a fait cinq blessés dans le nord du Caire. Le soir, des étudiants partisans de M. Morsi s'étaient rassemblés au Caire, où le ministère de l'Intérieur a fait état d'un mort dans des heurts ayant ensuite éclaté avec des opposants du président déchu. Les Frères musulmans pourraient se radicaliser après avoir été dépossédés d'une présidence acquise via les urnes, estiment les experts. Les dirigeants de la confrérie risquent désormais la peine capitale pour «terrorisme», a expliqué le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Hany Abdel Latif. Quant à ses membres, ils sont interdits de manifestation, et le journal du mouvement, «Liberté et Justice», a été définitivement interdit, de même que le parti du même nom.