Ce mégaprojet au coût astronomique n'est pas aussi parfait qu'il aurait dû l'être. Loin s'en faut. Le constat des imperfections a été fait à maintes reprises. Mais aujourd'hui, il est exprimé par une voix aussi officielle que celle du ministre des Travaux publics. Reconnaissant ces lacunes, il annonce par la même occasion des actions pour y remédier. «Il est important de savoir que les tronçons qui sont en mauvais état ont été réalisés avant 2008, c'est-à-dire avant même le lancement de ce projet autoroutier», a déclaré le ministre. Il citera à titre d'exemple les travaux ratés à Aïn Defla, les tronçons reliant Khemis Miliana - Oued Fodda, Laâdjiba (Bouira) - Bordj Bou-Arréridj et celui entre Lakhdaria et Bouira. «Nous avons donc lancé des travaux de mise à niveau et la réhabilitation de ces tronçons qui ont été réalisés, avec des normes différentes de celles appliquées par les Japonais et les Chinois», a-t-il ajouté. Selon ce dernier, ce projet doit être livré durant l'année 2014, qui est, d'après lui, une année charnière pour clôturer le programme quinquennal 2010-2014. D'ailleurs, il a demandé aux directeurs des travaux publics des différentes wilayas concernées d'entamer en urgence la réalisation des 9 liaisons autoroutières restantes (27 liaisons ont déjà été livrées). En réponse à une question sur les ralentisseurs non conformes à la réglementation, le ministre a reconnu qu'il existe des défaillances enregistrées çà et là. «Il n'y a pas de ralentisseurs aux normes au niveau national», a-t-il répondu. A cet égard, il dira : «Je donne des instructions fermes pour l'application de la décision prise concernant la réalisation des ralentisseurs.» Voulant être plus précis, il enchaînera : «Très souvent, ce sont les citoyens qui prennent l'initiative de mettre en place ce genre de ralentisseurs de type dos-d'âne qui ne répondent pas aux normes. De même pour les responsables des communes et des wilayas qui, parfois, suite à des accidents de la circulation, prennent l'initiative dans l'urgence de mettre des ralentisseurs ne répondant pas aux normes, ce qui entraîne des risques pour les usagers de la route». Le ministre a, en outre, insisté sur l'importance de la signalisation routière (horizontale et verticale) afin de prévenir et surtout d'éviter les accidents de la route. «Rien n'est plus cher que la vie humaine. Il faut mettre en place le matériel nécessaire de signalisation, même pour une durée de vie limitée», a-t-il insisté. Revenant à l'ordre du jour après une évaluation du plan quinquennal qui entame sa dernière année (2014), le ministre a fait le point et a donné des orientations aux directeurs des travaux publics des 48 wilayas. Il a insisté sur l'implication des entreprises nationales privées ou publiques pour la réalisation des projets dans les Hauts-Plateaux ou en ce qui concerne la 4e rocade d'Alger. «Il faut donner la priorité aux entreprises nationales, publiques ou privées, pour la réalisation des projets futurs du secteur et prévoir, en outre, dans les cahiers des charges, la participation des microentreprises», a-t-il recommandé. «Recrutez !» Dressant le bilan du plan quinquennal 2010-2014, il dira que plus de 80 % des projets sont réalisés ou en cours de réalisation, insistant sur la nécessité de lancer tous les projets du programme quinquennal dans les meilleurs délais. Quelque 5 000 milliards (mds) de dinars ont été alloués au secteur des Travaux publics pour la réalisation de 3 500 projets depuis 2004. Près de 1 800 km d'autoroutes et voies express et 7 000 km de routes nationales et de chemins de wilayas ont été réalisés durant cette décennie pour porter le réseau national des routes à 115 000 km cette année, selon le ministre. «Ce n'est pas suffisant. Il faut des efforts supplémentaires pour assainir et lancer la totalité des projets inscrits», a-t-il insisté. «Nous avons 230 projets non encore lancés pour un budget qui s'élève à 642 milliards de dinars.» Lors du débat, le ministre a essayé de répondre aux différents problèmes soulevés par certains directeurs qui se sont plaints du problème d'expropriation et du manque de main-d'œuvre spécialisées dans les travaux publics. Selon le ministre, ces arguments ne justifient en aucun cas le retard dans la réalisation des travaux. «Si vous constatez un manque de cadres, vous devez recruter. Des postes budgétaires existent», a répliqué le ministre qui incite ces cadres au recrutement à partir de janvier 2014 sachant qu'il existe 1 600 postes budgétaires vacants dans le secteur des Travaux publics.