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Bande dessinée/Nawel Louerrad
L'art de dire l'humain
Publié dans Info Soir le 03 - 02 - 2014

Portrait - Nawel Louerrad est une jeune bédéiste. Elle a déjà édité deux ouvrages.
Le premier a pour titre ‘Les vêpres algériennes', et le deuxième ‘Bach to black'. Tous deux sont sortis aux éditions Dalimen. Si dans le premier elle aborde la question de la mémoire collective, en y apportant «une vision personnelle et inhabituelle sur la fièvre mémorielle qui a accompagné le cinquantenaire de l'indépendance algérienne», dans le second, il est question de psychologie et d'intériorité.
L'auteur raconte des sentiments qui la nourrissent, à savoir la peur, la solitude, la mort, la culpabilité... Ce sont quelques émotions qui interpellent le lecteur et le plongent dans un univers indicible, presque insaisissable de Nawel Louerrad.
En effet, Nawel Louerrad explore à sa façon quelques angoisses humaines en se mettant en scène dans un récit onirique et surréaliste où tortues, tasses et cactus se disputent la vedette.
Mais ce qui est frappant, voire saisissant dans le travail de Nawel Louerrad, ce n'est pas le contenu, mais plutôt la forme, c'est-à-dire le lecteur est interpellé par le dessin, voire la manière propre, personnelle avec laquelle elle approche le 9e art.
S'exprimant sur son travail, Nawel Louerrad dit : «Je ne peux pas mettre de mot sur mon style. On me dit souvent que ce n'est pas de la BD, mais un roman graphique. Mais pour moi, ces termes (BD et roman graphique) sont interchangeables. C'est du pareil au même. J'essaie d'être dans un dessin qui définit mon style et renvoie en conséquence à ma personnalité.»
En parcourant les feuillets, le lecteur est perturbé, voire déstabilisé par la manière dont les personnages sont imaginés par Nawel Louerrad. Tous sont abordés avec le même style, le même geste, le même tracé : tous paraissent pareils à des entités anonymes, évasifs, voire fantomatiques.
A ce propos, elle explique : «Ils paraissent comme des ombres, presque pas comme des êtres humains. Il s'agit en effet d'entités fantomatiques, mais des entités pouvant avoir un visage (ou pas), et recevant la parole (ou pas). Tout cela dépend, bien sûr, des situations dans lesquelles elles sont représentées. Ce sont donc des incarnations fluides et fugitives.
Certains disent de mes dessins qu'ils relèvent du surréalisme, d'autres du symbolisme parce que mon récit est traversé par des figures métaphoriques, mais pour moi, c'est une manière qui m'est propre de prendre de la distance vis-à-vis de mon récit, c'est-à-dire j'ai du mal à travailler avec des univers très réalistes, c'est la raison pour laquelle je me plais à jouer sur le réel, à le détourner de son aspect figuratif et de sa cohérence. Et même si mes dessins sont effectivement palpables, ils relèvent toutefois d'une abstraction voulue et justifiée par le récit lui-même et, aussi, par la façon dont j'envisage et je conçois le dessin.»
- Nawel Louerrad, qui a fait un passage par le dessin de presse ‘El Watan week-end', avant de s'aventurer dans la BD où, selon elle, elle se retrouve mieux, participera à l'événement «Le temps fort ‘'Marseille / Alger''», un rendez-vous qui sera présenté au MuCEM du 19 au 23 février 2014.
Ainsi, cette manifestation invite Nawel Louerrad le temps d'une résidence à Marseille. L'objectif de cette collaboration menée en partenariat avec le Théâtre des Bernardines et l'association HAS est la réalisation d'une trentaine de planches. Quelques jours plus tard, ce sera au tour de l'illustrateur marseillais Benoît Guillaume de faire le voyage à destination de la Villa Dar Abdellatif à Alger, accueilli pas l'AARC (Agence Algérienne de Rayonnement Culturel).
Au fil de sa résidence, Nawel Louerrad, qui est venue à la BD par envie, celle de raconter une histoire dans une forme maîtrisée, élaborée et aboutie, livrera sa lecture de la ville, ponctuée de rencontres et de croquis.
Au terme de cette résidence, l'ensemble du travail de Nawel Louerrad et Benoît Guillaume sera présenté au MuCEM en faisant l'objet d'une rencontre-atelier avec les auteurs résidents et en présence de Slim, figure emblématique de la BD algérienne.
Par ailleurs, «Le temps fort ‘'Marseille / Alger''» comprendra six rencontres-débats intitulées «Leçons d'histoire partagée» et illustrées en simultané par Nawel Louerrad et Slim.
- Si les personnages semblent se diluer dans l'espace où ils apparaissent de façon ouatée, presque effacée, ce décor, lui aussi, a quelque chose de fugitif, d'évanescent.
«C'est le fait de vouloir justement obtenir un dessin plus au moins proche de ce que je fais dans mes carnets ; ce sont des dessins que je qualifie de spontané. C'est peut-être ça qui donne cette image de quelque chose de rapide», explique Nawel Louerrad, qui, pour ses dessins, opte pour le noir et le blanc, une façon, selon elle, de donner à son travail plus de caractère et de faire ressortir toute la charge émotionnelle qu'il véhicule.
«Je travaille effectivement en noir et blanc. Je passe directement à l'encre de Chine, sans passer par l'étape du crayonnage. C'est direct et tout simple», dit-elle, et de renchérir : «Pourquoi le noir et le blanc ? Seulement parce que j'aime ces deux couleurs, et peut-être parce que simplement je ne maîtrise pas les autres couleurs. En tout cas, le noir et le blanc suffisent à exprimer ce que j'ai à dire ; c'est naturel. Maintenant si je rajoute d'autres couleurs, je ne vois pas ce que ça me rapporterait, à moi, dans mes propos. Je n'en vois pas l'intérêt pour le moment.»


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