Tizi Ouzou La semaine dernière, le tribunal criminel de la ville a rendu son verdict à l?encontre de malfaiteurs qui se faisaient passer pour les membres d?un groupe armé ! Ils étaient nombreux à comparaître? Onze personnes en tout ! Il s?agit en fait d?une association de malfaiteurs qui n?a pas hésité à user de mille et un moyens afin de s?enrichir, en s?en prenant à d?honnêtes gens? En effet, nos onze prévenus sont allés jusqu?à se faire passer pour des terroristes? Un acte qui aura coûté la vie à un homme ! Les faits remontent à novembre 2002, au lieudit Maâtkas? Les mis en cause, délicatement déguisés, hirsutes et coléreux vont de maison en maison, terrorisant les habitants et emportant, après leurs visites nocturnes, biens, argent, bijoux et armes (fusils de chasse). Armés, les prévenus n?hésitent pas à malmener leurs victimes, qui ne sont d?ailleurs pas prêtes à oublier cette sombre nuit de novembre? où tout bascula dans leur univers calme jusqu?à cette nuit tragique hantée par la peur d?y laisser sa vie ! ? «D?où vous êtes-vous débrouillé ces armes avec lesquelles vous vous attaquiez à ces pauvres gens ? ? Nous ne nous sommes attaqués à personne, M. le président ! ? Et ce malheureux que vous avez assassiné si brutalement, pourquoi ? ? Nous n?avons tué personne !» Le procès se déroule ainsi? Les mis en cause rejettent tous les faits retenus contre eux, et à aucun moment, ils ne flanchent, imperturbables et pragmatiques. Un comportement qui trouble les membres de la cour : ? «Lors de vos premières déclarations, vous avez pourtant avoué vos crimes dans les moindres détails? ? Nous étions sous pression? Nous disions n?importe quoi? ? C?est ce que vous dites maintenant qui relève du n?importe quoi ! Des témoins vous ont confondus !» De nouveau, un long silence s?installe dans la grande salle du tribunal? Les onze mis en cause, qui ont non seulement accaparé les biens d?autrui en s?attaquant de nuit aux habitants de Maâtkas, ont aussi à répondre du meurtre de Belkacem D., le 13 août 2002? En effet, en cette date fatidique, quatre des mis en cause, à savoir Idir B., Achour Z., Boussaâd B. et Boualem K., ont dressé un faux barrage près de Ouaguenoun et ont perpétré un crime odieux sur la personne de Belkacem D.. Après lui avoir ordonné de quitter son véhicule, ils l?ont délesté de quarante millions de centimes? Dans un dur réquisitoire, le procureur de la République met en exergue la gravité des faits : «Je requiers la perpétuité à l?encontre de quatre accusés, 20 ans de prison contre six autres et une peine de 5 ans à l?encontre d?un seul accusé» La cour délibère et le verdict tombe enfin : 10 ans de réclusion pour quatre personnes, 3 pour trois autres et enfin la relaxe pour le reste de la bande.