Résumé de la 8e partie Ali, inhumé vivant, a été déterré par ses parents. On le ramène chez lui... Tout le monde veut entendre son histoire. Il finit par revenir à lui. Son père le débarrasse du linceul dont il a couvert sa nudité et l'aide à enfiler ses vêtements. ? J'ai la tête lourde, dit-il. Comme sa mère s'effraye, il ajoute aussitôt : ? Ne t'inquiète pas, ce ne sont pas mes maux de tête qui reviennent ! Ses frères et s?urs entrent dans la chambre. ll les regarde tous et murmure : ? Ah, mes amis, j'ai failli ne plus jamais vous revoir ! ? Tu dois avoir faim, dit Kheïra. Tu veux que je t'apporte à manger ? ? Je veux seulement boire, dit-il? Il me semble ne pas avoir bu depuis des siècles ! ? Depuis la fameuse tisane, dit Kheïra. ? Je n'aurais pas dû prendre toute la plante. La rebouteuse m'avait dit de ne pas en abuser ! ? De quelle plante parlez-vous ?demande Belkacem. ? De la plante que la rebouteuse lui a donnée pour ses maux de tête. Une plante à fleurs jaunes rayées de pourpre. ? Du sikran, s'exclame Belkacem, de la jusquiame ! Malheureux, vous ne saviez pas que c'est un puissant narcotique? Puissant et dangereux ! C'est ce qui t'a plongé dans la léthargie, une léthargie qui nous a fait croire que tu étais mort ! Kheira se met à pleurer. ? C'est ma faute, je n'aurais pas dû l'écouter quand il m'a dit de faire infuser toute la plante ! ? Non, dit Ali, c'est ma faute... ? Ce n'est la faute à personne, dit Belkacem. Toi, Ali, tu avais très mal et tu croyais qu'en infusant toute la plante tu allais être soulagé ; toi Kheïra, tu lui as obéi. Maintenant, Ali, raconte-nous ! Raconter ? Le jeune homme ferme les yeux. Il était encore conscient quand ses parents, le découvrant inanimé, se sont mis à crier ; mais engourdi par le narcotique, il ne pouvait parler. Et il a sombré dans un trou noir... pour se réveiller dans un autre trou, tout aussi noir ! ? J'ai appelé, dit-il, mais personne ne m?a répondu. Je parvenais à bouger mes membres, à sortir même les bras. Je ne savais pas que j'étais dans un linceul. C'est alors que j'ai senti l'odeur de la terre. J'ai essayé de me lever, mais j'étais prisonnier de la tombe. J'ai alors hurlé? Je savais que si on ne me tirait pas de là, j'allais mourir étouffé. Je savais aussi que les gens allaient dire que je subissais le supplice de la tombe et, par peur, n'allaient pas me libérer. Heureusement que vous êtes venus au cimetière ! Je commençais déjà à manquer d?air... Ali devait garder, sa vie durant, le souvenir de cette terrible expérience et devenir, dans sa région, «I'homme revenu de la mort».