Résumé de la 20e partie n Les parents de Meriem finissent par se rendre sur sa tombe : on pense qu'on lui apportera le repos, en lui pardonnant d'éventuelles offenses faites à ses parents. Les femmes se mettent à pleurer. Les hommes sont émus. Soudain, un cri plus fort que les autres retentit : — Ne me laissez pas dans la tombe ! sauvez-moi ! L'imam, épouvanté, recule puis s'enfuit. Les gens rassemblés au cimetière font de même. Seuls restent les parents de Meriem. Ali, le cadet, qui aimait particulièrement sa mère, murmure. — mère, nous t'avons tous pardonné… La voix crie : — mais je n'ai rien fait de mal ! Le frère aîné, Tahar, approche. — mère, tu es morte… Tu dois reposer en paix ! La voix tremblante d'une femme se met à réciter du Coran. La morte ne crie plus, mais elle pleure. — mais je ne suis pas morte ! Ali s'écrie : — tu n'es pas morte ? — Non, non, vous m'avez enterrée alors que j'étais vivante… Le jeune homme se retourne vers ses frères, ses sœurs et ses belles-sœurs et crie : — Elle n'est pas morte ! Il se jette sur le tertre qui forme la tombe et se met à creuser à mains nues, jetant la terre autour d'elle. — Elle n'est pas morte ! Elle n'est pas morte ! Tahar, revenu de sa surprise, aperçoit une pioche, à quelques mètres de là. Il s'en empare et se précipite vers la tombe. — Laisse-moi faire ! crie-t-il à son frère. Mais Ali, ne l'écoutant pas, continue à creuser. — mère, crie-t-il, parle-moi ! — je n'en peux plus, dit la pauvre femme, j'ai trop crié… Je commence à manquer d'air… — n'aie crainte, je vais te délivrer ! Bientôt les dalles qui referment la tombe apparaissent. — Tu ne pourras pas les enlever à mains nues, dit Tahar, recule ! Ali recule. Tahar lève sa pioche et brise les dalles, puis il les écarte. Ali se penche sur la fosse.. — ah, mon Dieu, gémit-il. Meriem le regarde, les yeux hagards, les cheveux défaits. Elle a arraché son linceul et elle est toute nue. Apercevant son fils, elle ramène une partie de la toile sur elle. — mère ! s'écrie Ali. Il se jette dans la fosse et, prenant sa mère dans ses bras, il l'enlace, puis la soulève. — Je vais te sortir de là ! Ses frères se précipitent et, ensemble, ils sortent la malheureuse. (à suivre...)