Sécheresse ■ Cette histoire se raconte dans les montagnes de Kabylie. Elle aurait eu lieu au XVIIIe siècle. La pluie n'est pas tombée depuis très longtemps à tel point que la vie était devenue intenable. Toutes les réserves de nourriture se vidaient sans que personne n'ait la moindre idée de la manière avec laquelle on les remplirait de nouveau. Il y a eu déjà des sécheresses par le passé et auxquelles les villageois de cette région là avaient pu survivre mais celle de cette année-là, était si cruelle que tout le monde était convaincu que la mort finirait par tout emporter. Les sols n'étaient plus que poussière et le gibier qui permettait de survivre dans les moments difficiles s'est fait très rare. Les animaux étaient soit morts de faim et de soif soit partis vers des terres lointaines où la vie était encore possible. Ne voyant plus d'issue à leurs souffrances, les villageois ont décidé de s'adresser aux ancêtres et de leur demander de les aider. Lorsque la décision de s'adresser aux ancêtres a été prise beaucoup de villageois ont commencé à s'inquiéter parce que lors de ces cérémonies solennelles, il arrive que les ancêtres se mettent en colère et dénoncent ceux qui avaient commis des actes répréhensibles susceptibles d'avoir irrité les éléments naturels. Et des actes répréhensibles, il y en a eu au village à tel point que nombreux étaient ceux qui se demandaient si ce n'étaient pas eux qui avaient provoqué la terrible sécheresse. Pour des raisons que nul ne connaissait, Amokrane, le doyen du village avait décidé que les ancêtres seraient sollicités aux abords du lit de la rivière se trouvant en aval du village. Un lit ne contenant plus la moindre goutte d'eau depuis des mois. Comme prévu, les hommes d'âge mûr et connus pour leur droiture s'étaient retrouvés très tôt le matin à la place du village pour qu'ils se rendent ensemble à l'endroit où devait se tenir la cérémonie. (A suivre...)