Résumé de la 5e partie ■ Le corps de la vieille Malha est retrouvé, le lendemain de son inhumation, hors de la tombe et coupé en morceaux. Le vieil Abdellah émet un long soupir puis maudit Satan et répond : — Mon brave Lounès, je me suis dit que ce qui est en train de se passer est si inhabituel qu'il faut adopter une attitude inhabituelle. J'ai peur que les gens aient tellement peur de la tournure que pourraient prendre les événements qu'ils seraient tentés de s'en aller vivre ailleurs. Il y a plein d'exemples de villages qui ont été dépeuplés en l'espace de quelques mois. Et vous n'êtes pas sans ignorer que si ce village est déserté, la situation risquerait de s'aggraver. Si ce sont nos ancêtres qui sont en train d'exprimer leur colère parce que nous ne les avons pas suffisamment honorés, cette colère ne ferait que s'accroître. Il faut que je voie les sages des grands villages se trouvant derrière les montagnes. Peut-être ont-ils entendu parler de cas similaires. Ce serait le comble si notre village était le premier à connaître ce genre de malheurs ! J'ai entendu parler de cadavres rejetés par une tombe... mais dépecés... Que Dieu et les Saints nous préservent du... Cheikh Abdellah s'interrompt parce qu'il a vu au loin un groupe de personnes venant dans leur direction. — Il y a du monde qui arrive...Et apparemment ce ne sont pas des gens de notre village, murmure, Lounès. — Je les ai vus, fait Cheikh Abdellah... Surtout, pas un mot sur ce qui se passe dans notre village. Eloignons-nous un peu de la tombe de Malha et mettez le burnous contenant son corps à l'abri des regards. Une fois le groupe au niveau des villageois, ces derniers comprennent qu'il s'agit d'une même famille. Il y avait un homme d'âge mûr, une femme du même âge, quatre enfants et un couple de vieillards. Toute une famille. Sur leurs visages se lit une inquiétante angoisse. (A suivre...)