Profit ■ Agriculteurs et amateurs de sports nautiques seront les grands bénéficiaires de la mise en exploitation prochaine du barrage de Douéra au sud-ouest d'Alger. Cet immense plan d'eau de 1 000 hectares devrait irriguer à terme quelque 17 200 hectares de terres agricoles des wilayas d'Alger et de Blida. Le barrage de Douéra, dont le site chevauche trois communes, Douéra, Mahelma et Tessala El-Merdja, pourra être enfin exploité après la résolution du dossier d'expropriation de propriétaires de terres agricoles et d'habitations, qui a retardé sa mise en exploitation depuis 2011. D'une superficie de 10 km2 (1000 ha), l'exploitation du barrage, construit sur une cuvette haute de 80 m et longue de 820 m, nécessitait l'expropriation de plusieurs agriculteurs dont les terres sont appelées à être complètement inondées. La capacité de stockage du barrage est de 87 millions de m3 d'eau, qui seront puisées de l'oued de Hammam Melouane, où l'oued El Harrach prend sa source. En plus de l'expropriation, les autorités doivent procéder au relogement de 287 familles dont les maisons sont situées dans la zone inondable : 100 familles seront relogées par la wilaya d'Alger, tandis que le reste sera pris en charge par le ministère des Ressources en eau, après un accord intervenu entre le wali d'Alger et le ministre en charge de ce département. La coordination des efforts du ministère et de la wilaya d'Alger a ainsi permis de lever les contraintes qui bloquaient jusque-là l'exploitation du barrage. Le ministère des Ressources en eau a même annoncé que dans trois mois débutera le remplissage du barrage où sont actuellement stockés près de six millions de m3 d'eau. Cette étape est importante : le barrage, une fois rempli, verra le lancement des travaux d'aménagement autour de la retenue destinée à créer des zones de loisirs et de détente. La fiche technique du projet mentionne la réalisation notamment de piscines flottantes aux bords du réservoir, qui sera en fait un immense lac au milieu de vastes terres agricoles, près d'Alger. Les véliplanchistes y trouveront tout autant leur compte que les adeptes des sports nautiques. Les études de ces aménagements, desquels est attendu «l'amélioration des conditions de vie des populations et le développement des villes de la région, parti-culièrement Sidi Abdellah et Douéra» sont terminés, assurent des responsables au ministère des Ressources en eau. Les activités de loisirs n'ont été intégrées au projet que récemment. Quand le chantier a été ouvert en janvier 2005, le barrage avait en effet trois objectifs : stocker l'eau à des fins d'irrigation, alimenter en eau potable une partie de la wilaya de Blida et réalimenter par infiltrations la nappe phréatique de la Mitidja. En l'absence d'un bassin versant, le barrage sera alimenté essentiellement grâce au transfert d'une partie des eaux de Hammam Melouane et de l'oued Mazafran, tout proche. L'ouvrage de dérivation, Hammam Melouane-Douéra a été mis en ser-vice en novembre 2009, tandis que la première partie de celui de Mazafran-Douéra le sera en 2018, selon les études techniques du projet. Pour l'irrigation, le projet sera doté, d'ici juin prochain, d'un réseau de canalisations alimentant dans un premier temps des exploitations agricoles sur une surface de 7 000 ha (sur les 17 200 ha prévus) du centre de la Mitidja (Boufarik, Ouled Chebel, Mazafran, Koléa, Douéra...), en plus de petits réseaux de drainage à l'intérieur même de ces exploitations.