Cas ■ Sur les 3,5millions de diabétiques en Algérie, 200 000 souffrent de l'ulcère du pied diabétique, a affirmé, hier, le Pr Chaou Karim , chef de service de chirurgie générale CHU de Béni Messous. Peut-on éviter l'amputation du pied diabétique ? Tel est le thème abordé hier par ce spécialiste lors du 8e séminaire sur le thème : « Le diabète et ses complications, prévention et traitement de l'ulcère du pied diabétique», organisé par le laboratoire Lad Pharma et le laboratoire cubain Heber Biotec. Cette question trouve sa réponse dans la déclaration du Pr Bouayad Mohamed-Nadjib, chef de service de chirurgie vasculaire à l'EHU Oran, qui a affirmé que «70% des amputations auraient pu être évitées si le malade est pris en charge par une équipe pluridisciplinaire». Suite à quoi, d'ailleurs, ce spécialiste a plaidé pour la création de nouvelles structures de prise en charge du pied diabétique sachant que cette maladie est traitée seulement dans des services de diabétologie ou de médecine interne. «Il faut multiplier le nombre de services de chirurgie vasculaire pour éviter le risque des complications et d'amputations chez les malades diabétiques», a-t-il plaidé. 5 à 10% des diabétiques souffrent d'une lésion du pied diabétique et sont amputés. Parmi eux, 50% subiront une amputation de la 2e jambe dans les quatre ou cinq années suivantes avec un taux de mortalité pouvant atteindre les 50%, a-t-on indiqué. Pour les séminaristes, le pied diabétique est un problème de santé publique. C'est une pathologie particulièrement complexe imposant une prise en charge globale et non seulement du pied diabétique. Le diabète est la 1re cause de l'amputation : «Les malades diabétiques ont un risque 15 fois plus grand de subir une amputation comparativement aux personnes non diabétiques»,a précisé, pour sa part , le Pr Eberto Carrazana Peinado (Cuba). De son côté le Pr Joucdar, chef de service de chirurgie plastique et des brûlés de Douéra affirme que le diabète est une maladie incurable. «On ne guérit pas d'un diabète. Il faut donc, repousser au maximum les complications dues à cette maladie». Comment ? Selon lui, il faut sensibiliser le malade à suivre un régime alimentaire, pratiquer un exercice physique, équilibrer l'alimentation et surtout traiter le diabète... Au volet du traitement, le président de la Fédération algérienne des associations des diabétiques estime que «malgré l'efficacité du médicament Heberprot-P injectable, ayant fait ses preuves dans le traitement de cette maladie en évitant une gangrène et donc une amputation, celui ci est disponible mais en quantité insuffisante dans nos hôpitaux». Pourtant, dit-il, ce médicament n'est pas vendu dans les officines. L'approvisionnement de ce médicament coûteux pose également un problème dans les établissements hospitaliers. A titre préventif, les spécialistes estiment qu'il est nécessaire pour le médecin de consulter l'état du pied à chaque visite du malade. Ce dernier doit, en outre, signaler immédiatement toute lésion ou coloration suspecte, ne jamais marcher pieds nus, s'essuyer entre les orteils... Pour rappel, le coût moyen d'une amputation s'élève à 30 000 euros, soit l'équivalent de 3 à 4 millions de dinars.