Constat ■ La localité de Maâtkas finira-t-elle d'endosser le qualificatif de «capitale du kidnapping» ? La population de cette localité, située à une vingtaine de kilomètres au sud-ouest du chef-lieu de la wilaya de Tizi Ouzou, qui a connu à elle seule au moins 11 cas d'enlèvements depuis l'apparition du phénomène en 2005, est pleine d'espoir, suite à l'inscription de deux structures sécuritaires au chef-lieu communal, Souk El-Tenine. Il s'agit d'une brigade de la Gendarmerie nationale et d'une brigade mobile de la Police judiciaire (BMPJ). En effet, en raison de sa situation géographique, la localité de Maâtkas a longtemps souffert des affres de l'insécurité. Cette dernière est ceinturée par différents maquis, tels El-Maj et Boumahni au Sud, Sidi Ali Bounab à l'Ouest et Amjoudh au Nord, qui sont infestés de hordes terroristes, ajoutées aux groupes de banditisme qui ont tétanisé la population locale. Les hommes d'affaires, émigrés, investisseurs, commerçants, entrepreneurs, et même les éleveurs sont devenus la cible des groupes armés et des bandes sans foi ni loi, qui n'hésitent pas à éliminer leurs victimes en cas de non paiement de rançon. Le chef-lieu communal, Souk El-Ténine, considéré comme la zone la plus sensible de tout ce versant, sera donc doté d'une brigade de gendarmerie, implantée à proximité du lycée Saïd-Mouzarine et qui sera opérationnelle très prochainement, alors que pour le projet de la brigade de la police, l'assemblée locale a déjà octroyé un terrain de 7 000 m2 pour la recevoir. Il faut dire que la daïra de Maâtkas, qui est la plus peuplée de la wilaya de Tizi Ouzou, ne compte qu'une sûreté de daïra qui ne peut, à elle seule, assurer une couverture totale de son territoire. On rappellera qu'en termes de redéploiement du corps de la gendarmerie dans la wilaya de Tizi Ouzou, le commandement de la gendarmerie a décidé de rouvrir les 14 brigades communales et de lancer un projet de construction de 32 autres structures retenues selon un ordre de priorité, cela dans l'optique d'arriver à assurer la couverture des 67 communes que compte la wilaya. Notons qu'actuellement la gendarmerie ne couvre que 33% du territoire de la wilaya de Tizi ouzou, avec 22 brigades. Il existe plusieurs communes contrôlées par une seule brigade ; à l'exemple de la brigade d'Iloula, qui couvre le territoire de 8 communes. Plusieurs brigades sont en chantier et seront prochainement réceptionnées dans les communes de Tizi Rached, Azzefoune, Mekla, Aïn Zaouia, Azazga et Aït Aïssa Mimoune. Toutefois, ces chantiers se sont heurtés au manque d'entreprises de réalisation et à la lenteur des travaux. En effet, sur dix brigades qui devaient être réceptionnées l'année dernière, uniquement deux, celles d'Iflissen et Makouda ont été réceptionnées.